Un espoir contre le cancer du pancréas

05 mars 2015

Le cancer du pancréas reste une maladie au pronostic particulièrement sombre. Plus de trois quarts des patients touchés décèdent au cours de l’année qui suit le diagnostic. Et à peine 2% sont encore en vie après 5 ans. Un premier essai de thérapie génique vient d’être conduit chez l’Homme à l’Institut universitaire du Cancer de Toulouse. Et si ses résultats sont très préliminaires, ils n’en sont pas moins prometteurs.

Entre 2010 et 2013, au CHU de Toulouse, un essai de thérapie génique de phase 1 a été mené chez 22 patients atteints d’un cancer du pancréas. Ils ont été séparés en 4 groupes selon l’évolution de la maladie.

Pour rappel, une « phase 1 » consiste essentiellement à vérifier d’une part si le traitement est sûr et bien toléré. Et d’autre part, à déterminer la dose optimale du médicament à administrer. Un essai concerne généralement, à ce stade, un nombre réduit de participants.

Dans le cas d’espèce, le produit utilisé est un « ADN médicament » associé à un produit synthétique qui permet à cet ADN de pénétrer dans les cellules cancéreuses. Injecté à deux reprises à un mois d’intervalle, il porte 3 gènes qui vont induire dans la tumeur plusieurs effets (anti-tumoral, anti-métastatique, augmentation de la sensibilité à la chimiothérapie…). Puis, les participants ont reçu, une chimiothérapie à base de gemcitabine par voie intraveineuse.

Pas de progression métastatique

Les résultats font état d’une parfaite faisabilité de l’approche thérapeutique et de sa très bonne tolérance (aucun effet indésirable n’a été observé). Dans le détail, aucun effet thérapeutique n’a été constaté chez les patients porteurs de métastases. En revanche, et c’est là tout l’intérêt de ce travail, chez ceux porteurs d’une tumeur localement avancée (non opérable et sans métastase), aucune progression métastatique n’a été observée. « Les chiffres de la survie sans progression de la tumeur (près de 6 mois) et de la survie globale (plus de 12 mois), justifient la poursuite du protocole dans ce sous-groupe », se réjouissent les chercheurs.

La phase 2 (avec un plus grand nombre de patients) devrait débuter début 2016. Il s’agira de comparer les effets de l’injection du produit de thérapie génique couplé à la chimiothérapie à ceux de la chimiothérapie seule.

  • Source : Institut Universitaire du Cancer de Toulouse, février 2015

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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