Vaccin contre le papillomavirus humain, pas de signal inquiétant

17 juillet 2024

Alors qu’une campagne nationale de vaccination contre les papillomavirus a débuté à la rentrée scolaire 2023 dans les collèges, les autorités sanitaires se montrent rassurantes : les données collectées à ce jour confirment que le vaccin utilisé est sûr.

Dans le cadre de la campagne nationale de vaccination des élèves de cinquième contre les papillomavirus, débutée à l’automne 2023 dans les collèges, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a déployé un dispositif de surveillance renforcée en lien avec les centres régionaux de pharmacovigilance. Ces derniers recueillent et analysent les cas déclarés d’effets indésirables liés au vaccin Gardasil 9 utilisé dans cette campagne.

Pas de signal d’alerte

D’après les chiffres au 30 juin 2024, depuis le 14 septembre 2023, 189 cas d’événements indésirables ont été déclarés après une vaccination par Gardasil 9, dont 99 dans le cadre de la campagne de vaccination. Depuis le dernier bilan mensuel, 31 cas ont été déclarés, dont 6 graves, principalement des malaises. À ce jour, aucun signal de sécurité n’apparaît.

Les données de sécurité recueillies pendant la première phase de la campagne vaccinale dans les collèges sont conformes à ce qui est déjà connu pour ce vaccin et concernent principalement des cas non graves, avec des manifestations post-vaccinales connues. Il s’agit de réactions au site d’injection (rougeurs, douleurs et/ou inflammation) et des céphalées, d’intensité légère ou modérée et de courte durée. Les autres effets indésirables fréquents incluent des sensations de vertige, des troubles gastro-intestinaux (nausées, diarrhées, douleurs abdominales), de la fièvre et de la fatigue.

Par ailleurs, de nombreuses études pharmaco-épidémiologiques sur les vaccins contre les infections à HPV montrent qu’il n’y a pas d’augmentation du risque de maladies auto-immunes chez les personnes vaccinées.

En raison d’un risque de malaise et de syncope, les personnes vaccinées doivent être surveillées attentivement pendant 15 minutes après l’injection, et rester allongées ou assises pour éviter toute blessure qui pourrait survenir après une chute.

Les infections à HPV, les IST parmi les plus fréquentes

Les infections à papillomavirus humains (HPV) sont parmi les plus fréquentes infections sexuellement transmissibles (IST), surtout chez les jeunes entre 15 et 24 ans. Plus de 70 % des personnes sexuellement actives seront contaminées au cours de leur vie, souvent sans le savoir, car les infections sont généralement asymptomatiques. La majorité des infections à HPV disparaissent spontanément, mais certaines peuvent persister et évoluer vers un cancer, notamment les HPV de types 16 et 18, responsables de cancers du col de l’utérus, du vagin, de la vulve, de l’anus, du pénis et de la gorge (6 400 nouveaux cas de cancers par an en France). Les types 6 et 11 causent des verrues génitales (condylomes), bénignes mais douloureuses et récidivantes.

Deux moyens complémentaires permettent de prévenir les cancers liés au HPV :

– La vaccination des femmes et des hommes pour prévenir les infections par le virus HPV.

– Le dépistage chez les femmes par frottis cervico-utérin/test HPV pour détecter et traiter les lésions précancéreuses.

Vaccins HPV, comment et pour qui ?

Il existe actuellement deux vaccins contre le HPV disponibles : le Gardasil 9 du laboratoire MSD et le Cervarix du laboratoire GSK. Ils stimulent la production d’anticorps spécifiques contre différents types de HPV.

En France, la vaccination est recommandée pour toutes les jeunes filles et garçons âgés de 11 à 14 ans, suivant un schéma à 2 doses, avec la possibilité d’un rattrapage entre 15 et 19 ans selon un schéma à 3 doses.

Toute nouvelle vaccination doit être initiée avec le vaccin Gardasil 9. Les vaccins contre le HPV ne peuvent pas être utilisés de manière interchangeable. Le vaccin Cervarix doit être réservé aux filles dont le schéma vaccinal a débuté avec ce vaccin.

 

Pour en savoir plus sur les vaccins : le site de l’ANSM, et sur le Gardasil 9 : le site MesVaccins.net

  • Source : Point de situation sur la surveillance des vaccins HPV 16 juillet 2024, ANSM), sites de l’ANSM et MesVaccins.net (consultés le 17/07/24).

  • Ecrit par : Hélène Joubert ; Édité par Emmanuel Ducreuzet

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