HPV : comment améliorer la couverture vaccinale ?
24 juin 2022
Les infections à Papillomavirus humains (HPV) sont à l’origine de trop nombreux cancers. Ceux du col de l’utérus mais aussi oropharyngés. C’est pourquoi la vaccination des adolescentes et des adolescents est recommandée. Malheureusement ils sont encore trop nombreux à ne pas être immunisés. L’Académie de médecine émet des propositions pour améliorer cette couverture vaccinale.
Recommandée depuis 2007 pour les filles de 11 à 14 ans, la vaccination anti-HPV a été étendue à partir du 1er janvier 2021 aux garçons du même âge. Son but, protéger contre les infections à Papillomavirus humains. Longtemps associées aux seuls cancers du col de l’utérus, elles s’avèrent responsables chaque année en France, « de plus de 100 000 verrues génitales bénignes, plus de 30 000 lésions pré-cancéreuses et plus de 8 000 cancers des régions génitales, anales et oropharyngées », indique l’Académie de médecine.
Au vu de l’efficacité et de la bonne tolérance des vaccins utilisés, la Docte assemblée s’inquiète de la trop faible couverture vaccinale dans l’Hexagone. En effet, en 2020 déjà, la France se positionnait à la traîne face à ses voisins européens. Tandis que la couverture vaccinale dépassait 50% dans 20 pays et 75% dans 11 pays dont le Portugal, l’Espagne et le Royaume-Uni, la France ne parvenait qu’à 28%.
Depuis l’élargissement aux garçons, cette proportion atteint désormais 41% mais reste néanmoins « très éloignée des objectifs fixés par la Stratégie nationale de santé sexuelle et le Plan cancer : 60% chez les adolescentes âgées de 11 à 19 ans en 2023 et 80 % à horizon 2030 ». Les garçons eux ne sont encore que 6% à bénéficier de cette protection.
Les raisons du retard ? Outre un manque de coordination entre les actions publiques des ARS, certains professionnels de santé renonceraient « à tenter de convaincre leurs patients ». Selon l’Académie de médecine « différentes enquêtes montrent que 40 % des médecins ne recommandent pas systématiquement cette vaccination, évoquant un acte ‘mal perçu’ par les parents ».
Les actions à mener. Voilà pourquoi l’Académie nationale de médecine milite pour la mise en place d’un programme national de vaccination anti-HPV chez les adolescents des deux sexes. En outre, elle propose d’agir en améliorant la confiance vis-à-vis de cette vaccination auprès des professionnels de santé « avec le soutien de l’Institut national du cancer qui leur fournit une documentation pour les aider dans l’information de leur patientèle ».
La suite logique de cette mesure : « rendre systématique l’offre de vaccination en direction des enfants âgés de 11 à 14 ans, et relancer les adolescents non immunisés pour une vaccination de rattrapage, possible jusqu’à l’âge de 19 ans ».
Enfin, les académiciens suggèrent de « pallier les inégalités socio-économiques par un accès facilité à la vaccination, en particulier dans les lieux fréquentés par les populations les plus défavorisées, avec des conditions permettant l’absence d’avance de frais ». La vaccination en milieu scolaire pourrait être une piste car dans certains pays, elle a permis « d’obtenir des taux de vaccination supérieurs à 70% », conclut l’Académie.