Vaccins ARNm vs adénovirus : zoom sur le risque cardiovasculaire

19 janvier 2022

Les vaccins à ARNm indiqués contre la Covid-19 ne semblent pas exposer à un sur-risque d’infarctus du myocarde, d’AVC ou encore d’embolie pulmonaire. Le point sur ces données rassurantes publiées ce 18 janvier.

Les vaccins indiqués dans la prévention des formes graves de Covid-19 induisent-ils un sur-risque d’événements cardiovasculaires chez les personnes ne présentant pas de comorbidités particulières ? Pour répondre à cette question, des scientifiques ont observé chez les 18-75 ans l’impact des vaccins distribués par les laboratoires Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Janssen.

Publiés ce 18 janvier, les résultats de cette étude menée par Epi-Phare se basent sur l’incidence des embolies pulmonaires, des accidents cardiovasculaires, des accidents vasculaires cérébraux hémorragiques ou ischémiques relevée trois semaines après les première et seconde injections. Et ce à partir des données recueillies par le Système national des données de santé (SNDS) jusqu’au 20 juillet 2021. Résultat, « l’incidence des différents événements cardiovasculaires graves n’était pas augmentée dans les trois semaines suivant la première ou la deuxième dose des vaccins à ARNm » de Pfizer et Moderna.

Risque d’infarctus augmenté avec Janssen et AstraZeneca

En revanche, le vaccin Janssen était associé à une augmentation significative du risque d’infarctus du myocarde « au cours de la première et de la deuxième semaine suivant l’injection de la dose ». Ce même vaccin n’est pour autant pas impliqué dans la sur-exposition à « l’embolie pulmonaire, l’AVC ischémique et l’AVC hémorragique ». Concernant le vaccin AstraZeneca, « l’incidence de l’infarctus aigu du myocarde et de l’embolie pulmonaire était plus élevée au cours de la deuxième semaine suivant l’injection de la première dose ».

« La sécurité des vaccins à base d’ARNm vis-à-vis du risque d’événements cardiovasculaires graves chez les adultes de moins de 75 ans » est donc confirmée. Les vaccins à adénovirus, « peu utilisés en France », développés par AstraZeneca et Janssen « apparaissent donc associés à une légère augmentation du risque d’infarctus du myocarde et d’embolie pulmonaire dans cette population ».

Des résultats contradictoires ?

Ces résultats sont-ils contradictoires avec l’étude qui avait établi une corrélation entre vaccin à ARNm et risques d’événements cardiovasculaires ? Pour mémoire, des cas d’hypertension artérielle (HTA) chez des patients avec ou sans antécédents d’HTA, de thrombose veineuse ou artérielle, de myocardites et de péricardites avaient été rapportés après la vaccination par ARNm, « le plus souvent après la seconde dose », rappelait la Société française de cardiologie (SFC). Sur les 25 728 751 effets indésirables rapportés, 17,1% des cas de myocardites et 22% des diagnostics de péricardites avaient été corrélées à la vaccination par ARNm.

Reste qu’à cette date, « à peu près cinq cents millions de patients avaient reçu au moins une dose de vaccin Covid-19. Ces résultats suggéraient un rapport bénéfice-risque nettement favorable, très en faveur de la vaccination contre la COVID-19 et ce dans toutes les tranches d’âge autorisées. »

  • Source : Etude Epi-Phare, publiée le 18 janvier 2022 – Société française de cardiologie, le 21 juillet 2021

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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