Végétalisme, un choix santé ?
08 avril 2016
Jiri Hera/shutterstock.com
Souvent considéré comme un régime extrême et controversé, le végétalisme gagne du terrain. Selon le Dr Jérôme Bernard-Pellet, médecin nutritionniste en région parisienne, il réduirait le risque de maladies cardiovasculaires et de certains cancers. Et peut toutefois s’avérer difficile à respecter au quotidien. Les explications à l’occasion du Salon des Allergies Alimentaires et des Produits « Sans » qui se tient actuellement à Paris.
Aucun composant d’origine animale. C’est ainsi que peut être défini le régime végétalien. A ne pas confondre avec le végétarien qui tolère la consommation de produits laitiers, d’œufs, de poisson notamment.
Mais est-il vraiment possible de fournir à son corps tout ce dont il a besoin, en puisant uniquement dans le règne végétal ? « C’est tout à fait faisable », assure le Dr Jérôme Bernard-Pellet, médecin nutritionniste, lui-même végétalien. « Il est même facile de pourvoir aux besoins en protéines et en calcium sans consommer de viandes ni de produits laitiers », précise-t-il.
Comment procéder ?
Pour assurer les apports en protéines, c’est simple. « Elles sont présentes dans de nombreux aliments du monde végétal », explique Jérôme Bernard-Pellet. Dans trois groupes d’aliments pour être précis :
- les céréales comme le blé, le maïs et le riz. D’ailleurs, « les omnivores en France couvrent, sans le savoir 30% de leurs besoins en protéines en consommant pain, pâtes et autres céréales », ajoute-t-il ;
- les légumineuses comme les lentilles, les pois chiches et le soja sont très riches en protéines. Elles en contiennent entre 20 et 25 grammes pour 100 grammes d’aliment. Une source intéressante ;
- les oléagineux (les noix, les amandes, les noisettes, les graines de tournesol, de lin, etc…) Ces produits sont d’autant plus intéressants qu’ils contiennent en outre du zinc, essentiels pour le système immunitaire et de nombreuses fonctions métaboliques.
Sans produit laitier, où trouver le calcium ?
Ne consommant ni yaourt, ni lait, ni fromage ou crème, les végétaliens ne risquent-ils pas de manquer de calcium ? C’est là une question légitime. « En s’assurant de boire 1 litre d’eau riche en calcium chaque jour, nos besoins sont largement couverts. » Renseignez-vous auprès de votre mairie pour connaître la teneur en calcium de l’eau du robinet dans votre commune. Si elle n’est pas riche, optez pour une eau minérale contenant 500mg/litre.
Est-ce tout ? En réalité, « le véritable risque de carence auquel s’exposent les végétaliens est celui de la vitamine B12 », souligne le nutritionniste. En effet, celle-ci ne peut être fabriquée par l’organisme et ne se trouve dans aucun aliment végétal. « Il est essentiel, pour un végétalien, de prendre une supplémentation », précise-t-il.
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Source : interview du Dr Jérôme Bernard-Pellet, médecin nutritionniste à Paris, 6 avril 2016
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet