Médicaments sur Internet : un million de comprimés illicites saisis en France

19 juin 2015

Comme chaque année depuis 2008, l’opération PANGEA est destinée à lutter contre la vente illicite de médicaments sur Internet. Sa 8e édition, qui s’est déroulée du 9 au 16 juin, a impliqué 115 pays dont la France et permis de nombreuses saisies et arrestations. L’occasion de rappeler une nouvelle fois les risques des achats de médicaments sur la toile.

L’opération PANGEA VIII a permis de saisir dans le monde un total de 20,7 millions de médicaments illégaux. En France, ce ne sont pas moins de 1 070 000 comprimés et 1,1 tonne de produits pharmaceutiques illicites ou contrefaits qui ont pu être récupérés, dont plus de 88% à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. « La majorité des saisies était composée de médicaments sans autorisation de mise sur le marché (720 000 médicaments) mais aussi de contrefaçons  (273 000 comprimés) et de produits dopants (50 000 doses) », indique l’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de santé (ANSM). Les médicaments falsifiés étaient essentiellement des érectiles et des produits de régimes. Près de 77% des produits saisis provenaient d’Asie, principalement d’Inde.

L’objectif de cette opération répétée annuellement : « dissuader les criminels d’investir le territoire/marché national et sensibiliser les internautes aux risques liés à l’achat de produits de santé sur des sites illicites. »

Des internautes dupés

Cyberdouane, la cellule d’investigations douanières sur Internet, a identifié 81 sites illégaux de vente de faux médicaments qui feront l’objet de procédures judiciaires afin de garantir leur fermeture. Parmi ces sites, certains pratiquaient le « cybersquatting », pratique selon laquelle les pages Internet des pharmacies illégales font en sorte que les sites légaux renvoient vers elles, trompant ainsi le consommateur sur l’origine réelle des médicaments. « Une attention particulière sera portée aux 49 sites répertoriés avec une adresse en ‘.fr’ dans le but de faire annuler le droit d’utiliser ces noms de domaine », souligne l’ANSM.

Quelques arrestations de trafiquants

Enfin, six individus qui fabriquaient illégalement des produits dopants sur le sol national ont été interpellés. Les perquisitions effectuées à leurs domiciles ont permis la découverte et la saisie d’une importante quantité de stéroïdes anabolisants (472 flacons, 3240 comprimés), d’hormones (400 comprimés), d’insuline (270 cartouches et 20 seringues), de contrefaçon de médicaments érectiles (68 comprimés) et des produits pharmaceutiques non encore identifiés (92 flacons et 700 gélules). « Via Internet, ils se fournissaient en étiquettes avec codes et marques, autocollants holographiques, matériels de laboratoire… », indique l’ANSM.

L’Agence rappelle qu’en achetant sur Internet en dehors des circuits légaux, les consommateurs s’exposent à recevoir des médicaments dont la qualité n’est pas assurée. « Ces derniers peuvent notamment être sous-dosés ou contenir des substances actives non mentionnées sur l’étiquetage, être périmés ou altérés par des conditions de stockage ou de transport inadaptées. » Seul le circuit des pharmacies d’officine apporte des garanties sur la qualité et la sécurité des médicaments achetés.

A noter que l’opération est coordonnée par Interpol, l’Organisation mondiale des Douanes (OMD), le Permanent Forum on International Pharmaceutical Crime (PFIPC) et le Head of Medecine Agencies Working Group of Enforcement Officers (HMA/WGEO).

  • Source : ANSM, OCLAESP, Douanes et droits indirects, 18 juin 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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