VIH : des anticorps identifiés dans le contrôle du virus
01 août 2023
Les chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et de l’AP-HP viennent de mettre en lumière le rôle d’anticorps neutralisants dans le contrôle du VIH. Une découverte qui ouvre la voie à de nouvelles approches thérapeutiques. Explications.
On les appelle les « contrôleurs du VIH ». Ces rares patients atteints du VIH-1 ont reçu un traitement antirétroviral précoce durant plusieurs années. Puis, sans traitement, ces patients sont capables de contrôler naturellement le virus sur le long terme. Depuis cette découverte, les chercheurs essaient de comprendre les mécanismes de défense immunitaire mis en place chez ces patients. Objectif : utiliser ces mécanismes pour développer un vaccin ou de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Dans une étude publiée le 10 juillet 2023 dans la revue Cell Host & Microbe, les chercheurs de l’Institut Pasteur, en collaboration avec l’Inserm et l’AP-HP, ont identifié chez un patient contrôleur des anticorps neutralisants à large spectre probablement impliqués dans la rémission de ce patient. « Notre étude a permis d’identifier pour la première fois une famille d’anticorps neutralisants à large spectre (broadly neutralizing antibodies – bNAbs), dont l’anticorps EPTC112, qui cible la protéine d’enveloppe du VIH-1, est un des représentants les plus actifs de cette famille », détaille Hugo Mouquet, directeur de l’unité Immunologie humorale à l’Institut Pasteur, dans un communiqué de presse de l’AP-HP.
Un essai clinique d’ici la fin de l’année
In-vitro, cet anticorps a pu neutraliser un tiers des 200 variants du VIH-1 testés. Il « est capable d’induire l’élimination de cellules infectées en présence de cellules Natural Killer (NK), des cellules immunitaires chargées d’éliminer les cellules anormales de l’organisme ».
Ces nouvelles pistes thérapeutiques, impliquant les anticorps neutralisants à large spectre, devraient être testées lors d’un essai clinique initié en France avant la fin de l’année 2023. Il s’agira d’« étudier l’association d’un traitement antirétroviral en primo-infection avec deux anticorps neutralisants le VIH-1 contre placebo afin de déterminer si ces anticorps peuvent contribuer à établir une rémission virale après arrêt des antirétroviraux ».
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Source : Institut Pasteur, 12 avril 2022 - APHP, 27 juillet 2023 - Cell Host & Microbe, 10 juillet 2023
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet