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Il est désormais considéré comme en rémission du VIH après une greffe de moelle osseuse. Le patient de Genève, suivi aux hôpitaux universitaires de Genève en Suisse, en collaboration avec les Instituts Pasteur et Cochin, n’est pas un cas unique puisque cinq autres patients sont considérés comme probablement guéris après une greffe de moelle osseuse – les patients de Berlin, de Londres, de Düsseldorf, de New York et de City of Hope.
Chez ces cinq personnes, la greffe était issue de donneurs porteurs de la mutation génétique CCR5 delta 32, une mutation très rare, connue pour rendre les cellules naturellement résistantes au VIH. Les cellules souches reçues par le patient de Genève ne présentaient pas la mutation, ce qui rend son cas exceptionnel.
En 2018, traité pour une forme agressive de leucémie, il a subi une greffe de cellules souches d’un donneur non-porteur de la mutation. Un mois après la greffe, les médecins ont constaté que les cellules sanguines du patient avaient toutes été remplacées par celles du donneur. En même temps, le nombre de cellules malades avaient considérablement diminué. Sous traitement antirétroviral depuis les années 90, le patient a vu son traitement réduit et définitivement stoppé en novembre 2021.
Indétectable 20 mois après l’arrêt des traitements
Alors que les cellules sanguines du patient ne sont pas protégées contre le VIH – contrairement à celles des autres patients greffés, le virus reste pourtant indétectable 20 mois après l’arrêt du traitement. « Les analyses réalisées pendant les 20 mois qui ont suivi l’arrêt du traitement n’ont détecté ni particules virales, ni réservoir viral activable, ni augmentation des réponses immunitaires contre le virus dans l’organisme de cette personne », note l’Institut Pasteur dans un communiqué de presse publié le 20 juillet. Autant d’éléments qui poussent les médecins à considérer le patient en rémission.
« Bien que ce protocole ne soit pas transposable à large échelle à cause de son agressivité, ce nouveau cas apporte des éléments inattendus sur les mécanismes d’élimination et de contrôle des réservoirs viraux, qui seront importants pour l’élaboration de traitements curatifs du VIH », a commenté Asier Sáez-Cirión, responsable de l’unité Réservoirs viraux et contrôle immunitaire à l’Institut Pasteur. « Ce qui m’arrive est magnifique, magique. Nous sommes tournés vers l’avenir », a de son côté réagi le patient de Genève.
Source : Institut Pasteur
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet
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