VIH : des diagnostics encore trop tardifs en Europe

27 novembre 2025

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l’OMS Europe appellent conjointement à un dépistage plus accessible et systématique alors que dans l’UE/EEE et la zone Europe de l’OMS, nombre de diagnostics du VIH sont trop tardifs. Résultats : plus de risque de contaminations et de développer le sida.

A quelques jours de la journée mondiale de lutte contre le sida (le 1er décembre), le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) alerte sur le retard de diagnostic en Europe. Plus de la moitié des diagnostics posés en 2024 sont trop tardifs pour envisager un traitement optimal, regrette l’ECDC. Dans les faits, cela signifie que de nombreuses personnes n’accèdent pas suffisamment tôt aux traitements antirétroviraux pourtant vitaux, ni aux soins de santé, ce qui augmente le risque de développer le sida (dernier stade de l’infection au Virus de l’Immunodéficience Humaine, VIH), mais également le risque de décès et la transmission ultérieure du virus.

« Cette grave défaillance du dépistage, conjuguée à un nombre croissant de cas non diagnostiqués, compromet sérieusement l’objectif de 2030 visant à mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique », notent l’ECDC et l’OMS qui publient conjointement, jeudi 27 novembre, le rapport annuel de surveillance du VIH en Europe.

48 % de diagnostics tardifs dans l’UE/EEE

Dans le détail, dans l’Union européenne et l’Espace économique européen (UE/EEE), 24 164 nouveaux cas de VIH ont été diagnostiqués en 2024, soit un taux de 5,3 pour 100 000 habitants. Selon les données, 48 % des diagnostics de VIH étaient tardifs. Pour ce qui est de la région Europe de l’OMS (53 pays d’Europe et d’Asie centrale) sur les 105 922 diagnostics posés, 54 % de diagnostics étaient tardifs.

Pour cette zone du globe, les chiffres reculent très légèrement par rapport à 2023, mais les problèmes de dépistage et de diagnostic perdurent. Dans l’UE/EEE, les rapports sexuels entre hommes restent le mode de transmission le plus fréquent (48 %), mais les diagnostics attribués à une transmission hétérosexuelle sont en augmentation, avec près de 46 % des diagnostics de VIH déclarés.

Connaître son statut sérologique, la clé pour combattre le VIH

« Dans l’UE/EEE, près de la moitié des diagnostics sont posés tardivement. Il est urgent d’innover en matière de stratégies de dépistage, de privilégier le dépistage communautaire et l’autotest, et de garantir un accès rapide aux soins. Nous ne pourrons éradiquer le sida que si les personnes connaissent leur statut sérologique », pointe le Dr Pamela Rendi-Wagner, directrice de l’ECDC. Quant au Dr Hans Henri P. Kluge, directeur de la région Europe de l’OMS, il alerte sur une épidémie qui progresse à bas bruit : « le nombre de personnes vivant avec le VIH sans le savoir est en augmentation, une crise silencieuse qui alimente la transmission. Nous n’en faisons pas assez pour lever les barrières mortelles que sont la stigmatisation et la discrimination, qui empêchent les gens de se faire dépister. Un diagnostic précoce n’est pas un privilège, mais la clé d’une vie longue et saine, et le moyen d’enrayer la propagation du VIH ».

L’ECDC et l’OMS/Europe appellent à développer et systématiser le dépistage en développant notamment les autotests et les dépistages communautaires (hors des systèmes et établissements de santé standards).

  • Source : ECDC

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous offrir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre quelles sections du site Web vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Plus d'informations sur notre politique de cookies sur nos CGU.

Aller à la barre d’outils