VIH/Sida : le dépistage, fondamental contre l’épidémie
29 novembre 2022
La pandémie de Covid a conduit à « oublier » d’autres épidémies. Parmi elles, celle du VIH/Sida n’est pas des moindres. Les chiffres du dernier Bulletin de santé publique publié à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida ce 1er décembre, rappellent à quel point le dépistage est nécessaire pour faire reculer l’infection.
« En 2021, 29% des infections à VIH ont été découvertes à un stade avancé de l’infection », informe Santé publique France. Un chiffre effarant quand on sait qu’un dépistage précoce permet désormais de vivre avec le VIH grâce aux traitement antirétroviraux. Sans compter que connaître son statut sérologique favorise aussi la lutte contre la transmission, puisqu’un traitement précoce et bien conduit rend indétectable la charge virale. Et sans charge virale détectable, pas de risque de contamination. La proportion encore très élevée de diagnostics à un stade avancé révèle donc qu’en France, le dépistage n’est pas encore un réflexe pour tous.
Le retard de la pandémie toujours pas rattrapé
C’est d’ailleurs ce que montre bien la dernière publication du Bulletin de santé publique. En raison de la pandémie de Covid, les progrès dans ce domaine ont été largement freinés. Le nombre de sérologies VIH réalisées par les laboratoires de biologie médicale ont ainsi diminué de 13% entre 2019 et 2020, passant de 6,1 millions à 5,3 millions. Ensuite, ce nombre a augmenté de 8% entre 2020 et 2021 (5,7 millions), restant en toute logique, encore inférieur à celui de 2019.
A ces données, on déduit aisément qu’une partie importante de la population n’a jamais fait un test de dépistage. En 2016, 45% des hommes et 38% des femmes n’en avaient jamais réalisé un de leur vie.
Lutter contre les stigmatisations
Mais qu’est-ce qui empêche le dépistage ? « La baisse du dépistage s’explique en partie par la baisse de la participation des professionnels de santé aux différents systèmes de surveillance », indique le rapport. En lien notamment avec la pandémie. C’est pourquoi, « la mobilisation de tous les professionnels de santé et populations clés est essentielle dans la surveillance du VIH pour adapter la lutte contre l’épidémie, et aider au pilotage de la stratégie nationale de santé sexuelle 2017-2030 », martèle Santé publique France.
Mais les freins structurels et organisationnels ne sont pas les seuls à empêcher le déploiement général du dépistage. Les freins émotionnels ont aussi leur part de responsabilité : « le risque de stigmatisation et de discrimination en cas de résultat positif » en fait partie. C’est pourquoi Santé publique France rediffuse, à l’occasion de la journée mondiale dédié, sa campagne « Vivre avec le VIH, c’est d’abord vivre ». Objectif : « renforcer la connaissance de l’effet préventif du traitement antirétroviral (TasP) et lutter contre les discriminations liées à la séropositivité au VIH ».