VIH/Sida : les jeunes, encore mal informés

01 avril 2019

A quelques jours du Sidaction (5-7 avril), les résultats d’un sondage auprès des jeunes âgés de 15 à 24 ans révèlent un manque d’information persistant. Trop peu d’enseignement spécifique à l’école et persistance d’idées reçues freinent les progrès dans ce domaine.

« Plus de 20% des jeunes interrogés n’ont pas reçu d’enseignement spécifique sur le VIH au collège ou au lycée », révèle le dernier sondage* Sidaction réalisé par Ifop-Bilendi auprès des jeunes âgés de 15 à 24 ans. Une donnée en hausse de 6 points par rapport à 2018. En théorie, « trois heures par an sont prévues dans les programmes scolaires, mais ce n’est pas toujours respecté », se désole Florence Thune, directrice générale de Sidaction. Résultat, « les jeunes oublient que le VIH est toujours présent et ils prennent des risques ».

En effet, un autre enseignement de ce sondage concerne la prise de risque. « La moitié des 15-17 ans déclare ne pas avoir utilisé de préservatif car ils n’en avaient pas à disposition. » Les mesures récentes, telles que le remboursement d’une marque de préservatif, ne semblent pas suffisantes.

Autre frein à la lutte contre le VIH, la méconnaissance du virus et de son fonctionnement. Ainsi « 28% pensent que le VIH peut être transmis en ayant des rapports sexuels protégés avec une personne séropositive » et « seule la moitié des personnes interrogées sait qu’une personne vivant avec le VIH sous traitement efficace ne transmet pas le virus ».

Quelques bonnes nouvelles…

Heureusement, l’ensemble du tableau n’est pas sombre. Ainsi, « 8% des personnes interrogées disent avoir été exposées à un risque, soit une baisse de six points par rapport à l’année dernière », révèle le sondage. « Nous devons poursuivre nos efforts car cela semble porter doucement ses fruits », souligne Florence Thune.

De plus, « les idées reçues sur le VIH/sida marquent le pas, après trois années d’augmentation ». Et ce même si « 13% des personnes interrogées pensent encore que le VIH/sida se transmet en buvant dans le verre d’une personne ou par la transpiration », précise-t-elle. « C’est encore trop. »

Pour parvenir à éduquer au mieux les jeunes à ce sujet, « il faut des informations plus personnalisées et contextualisées, directement sur les smartphones par exemple », suggère la directrice du Sidaction. « Il faut également penser à renouveler notre discours, en mettant en valeur les innovations de dépistage et de prévention. Le VIH ne doit pas être oublié et invisible dans la sphère publique », conclut-elle.

*Sondage Ifop et Bilendi pour Sidaction réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 20 au 26 février 2019 auprès de 1002 individus, représentatifs de la population française âgée de 15 à 24 ans

  • Source : Sidaction, 31 mars 2019

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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