VIH : un second patient guérit spontanément
16 novembre 2021
On connaissait les contrôleurs du VIH, ces patients dont l’organisme est capable de maintenir la charge virale à un niveau indétectable sans traitement. Désormais, il existe des patients séropositifs dont le système immunitaire a réussi à se débarrasser du virus. Y compris des réservoirs.
Lors de l’infection par le VIH, le virus place des copies de son génome dans l’ADN des cellules de la personne contaminée, installant ainsi des réservoirs dans son organisme. De là il se cache de la réponse immunitaire du corps. Pour empêcher de nouvelles particules de virus d’être produites depuis ces réservoirs, la plupart des patients doit prendre à vie un traitement à base d’antirétroviraux.
Certains, très rares, finissent par contrôler le réservoir. On les appelle les contrôleurs d’élite : chez eux, les réservoirs restent présents, mais leur système immunitaire est capable de supprimer le VIH sans avoir besoin de médicaments. Après avoir découvert un premier cas de patient ayant guéri spontanément, l’équipe de Xu Yu, MD du Ragon Institute de MGH, du MIT et de Harvard, a découvert un second cas.
Entraîner le système immunitaire
La première, baptisée « patiente de San Francisco », a été présentée en 2020. Après avoir séquencé des milliards de ses cellules, l’équipe n’a pu trouver aucune séquence virale intacte du VIH dans son génome. Cela signifie que son système immunitaire a réussi à éliminer le réservoir du virus. Le second patient, baptisé le « patient Esperanza », présente lui aussi une absence totale de séquence virale dans son génome.
Cette découverte constitue un espoir immense pour les millions de patients atteints par le VIH. « Il se peut que ce mécanisme constitue une voie utilisable pour guérir les personnes dont l’organisme ne peut le faire spontanément », explique l’autrice. « Si les mécanismes immunitaires pouvaient être compris dans le détail, nous pourrions développer des traitements destinés à enseigner à l’organisme comment imiter cette réponse en cas d’infection ». Potentiellement grâce à un vaccin.
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Source : Massachusetts General Hospital, 15 novembre 2021
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet