VIH/SIDA : en 15 ans le taux de mortalité triple chez les adolescents
01 décembre 2015
Une prise en charge précoce limite le risque de contamination chez les enfants et les adultes. ©Phovoir
On en parle peu, mais l’infection par le VIH impacte aussi l’espérance de vie des jeunes. A l’échelle mondiale, « le nombre de décès d’adolescents séropositifs a triplé depuis 2000 », révèle en effet l’UNICEF ce 1er décembre, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA. Même si le risque de transmission de la mère à l’enfant et le port du préservatif ont connu de nettes améliorations, certains obstacles freinent toujours le recul de l’épidémie : des diagnostics tardifs, des failles dans l’accès aux soins ou encore un manque de sensibilisation.
Chez les enfants séropositifs, l’insuffisance de diagnostic précoce et de prise en charge se traduit par une hausse de la mortalité dans la population adolescente. Ainsi « parmi les populations infectées, les adolescents constituent le seul groupe pour lequel le taux de mortalité n’est pas en diminution », révèle l’UNICEF. Précisément, le nombre de décès liés à l’infection a été multiplié par 3 en 15 ans dans cette catégorie d’âge. Des proportions telles que le virus du SIDA constitue la première cause de décès chez les adolescents en Afrique. Et la deuxième cause à l’échelle mondiale.
Cette augmentation du taux de mortalité est liée au pic d’infections rapportées dans les années 2000, période pendant laquelle une minorité de femmes et de mères vivant avec le VIH recevaient des antirétroviraux pour prévenir la transmission virale de la mère à l’enfant. Autre facteur, une information relayée sur le port du préservatif encore insuffisante.
Vers l’accès aux soins
« Il est crucial que les jeunes séropositifs aient accès aux soins (…) et à un soutien », déclare Craig McClure, chef des programmes mondiaux sur le VIH/SIDA pour l’UNICEF. Et ce dès l’enfance afin de réduire le taux de mortalité dans la population adolescente. Or aujourd’hui, seulement « un tiers des 2,6 millions des moins de 15 ans qui vivent avec le VIH bénéficient d’un traitement ». Pourtant l’efficacité de ces antirétroviraux ne fait plus de doute. Ainsi en 2014, trois femmes séropositives sur cinq ont été mises sous traitement. Résultat, le risque de décès liés au SIDA chez les moins de 4 ans a réduit de 60%.
Point positif, grâce à l’amélioration des dispositifs d’information, « près de 1,3 million d’infections ont pu être évitées depuis 2000 », précise l’UNICEF. Mais la prévention doit prendre de l’ampleur. En première ligne, l’amélioration du dépistage précoce : « aujourd’hui moins de la moitié des enfants de moins de 2 mois sont testés pour le VIH ».
En second point, le relai d’information quant aux moyens de se protéger contre l’infection. Peu sensibilisés au port du préservatif pendant les rapports sexuels, 26 adolescents sont contaminés toutes les heures par le virus du SIDA. « Ceux et celles dont le test VIH se révèle négatif doivent avoir accès aux connaissances pour le rester », insiste l’UNICEF. « Ces efforts (…) contribueront à modifier l’évolution de l’épidémie chez la prochaine génération d’adolescents ».