La radiologie pour mieux détecter les violences

06 décembre 2017

Des travaux récents mettent en évidence le rôle prépondérant que peuvent jouer les médecins radiologues dans le diagnostic des violences domestiques : qu’elles soient conjugales ou dans le cadre d’un syndrome du bébé secoué.

Le Dr Bharti Khuran exerce au service des Urgences du Brigham and Women’s Hospital de Boston (Massachussetts). A l’occasion du Congrès annuel de la société nord-américaine de radiologie à Chicago, il est revenu sur le cas d’une jeune patiente admise pour une fracture du nez. Laquelle, comme l’ont montré les clichés radiologiques, était superposée à une précédente fracture…

En explorant dans le dossier médical de la patiente, le médecin a découvert qu’elle avait aussi précédemment souffert d’une fracture du poignet. Il a alors interpellé le médecin référent qui n’avait pas suspecté de violences conjugales.

Blessures anciennes…

Cette histoire a poussé Bharti Khuran à réaliser une étude pour mieux cerner les apports de la radiologie dans ce type de circonstances. Il en ressort quelques caractéristiques en termes de blessures. Notamment au niveau des tissus mous (gonflements, contusions, hématomes) ou des extrémités (fractures). Il cite également « les fractures de la face ». Le Dr Khuran ajoute que « certaines blessures doivent évoquer ce type de violences. Mais les situations sont toujours complexes ». Il ajoute que « les images peuvent aussi détecter des lésions antérieures. Elles parlent parfois plus que les patientes ». L’enjeu étant ensuite de relier les éléments entre eux et d’en discuter au sein de l’équipe médicale.

Syndrome du bébé secoué

Un autre travail présenté en octobre lors des Journées francophones de Radiologie (JFR) à Paris a montré l’apport grandissant de la radiologie, dans le cadre du syndrome du bébé secoué. Selon le Pr Catherine Adamsbaum, chef du service de radiologie pédiatrique de l’hôpital Bicêtre (Paris), l’IRM cérébrale permet en effet « la description de la rupture des veines ponts et l’identification de petits caillots de sommets ». L’objectif étant de parvenir à un diagnostic précoce du syndrome et par conséquent d’adapter la prise en charge dans l’espoir de prévenir au mieux les conséquences…

  • Source : 103e congrès annuel de la Société radiologique nord-américaine, Chicago, 26 novembre-1er décembre 2017 - Journées francophones de Radiologie (JFR), Paris, 13-16 octobre 2017

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Dominique Salomon

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