Vivre près d’un aéroport augmente le risque d’hypertension
12 juin 2018
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Selon des chercheurs français, dont l’étude vient d’être reprise dans la dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), vivre à proximité d’un aéroport augmente le risque d’hypertension artérielle. Un constat qui, semble-t-il n’est valable que pour les hommes.
On sait que le bruit est mauvais pour la santé cardiovasculaire. Qu’en est-il précisément dans l’Hexagone ? Que risquent les riverains des aéroports français ? DEBATS (pour Discussion sur les effets du bruit des aéroports touchant la santé) est le premier programme de recherche à s’intéresser à la relation entre l’exposition au bruit des avions et au risque d’hypertension artérielle (HTA) dans notre pays.
Des chercheurs de l’Université Claude Bernard de Lyon ont ainsi mesuré la pression artérielle de 1 244 personnes vivant à proximité des aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle, Lyon Saint-Exupéry ou Toulouse-Blagnac. L’exposition au son émis par les avions au domicile des participants a été estimée à partir de cartes de bruit produites par les aéroports.
Premier résultat alarmant, il semble bien que « l’HTA soit encore insuffisamment détectée, traitée et contrôlée en France. » En effet, près de la moitié des sujets classés comme hypertendus dans l’étude n’avaient pas connaissance de leur pathologie.
Autre enseignement, être exposé au bruit des avions (qui plus est durant la nuit) augmente bien le risque d’HTA chez les hommes… mais pas chez les femmes. Les auteurs peinent encore à expliquer cette différence entre les sexes. Ils avancent que « des caractéristiques physiologiques différentes chez les hommes et les femmes conduisent à des différences dans la pathogénèse des maladies cardiovasculaires ».
Sympathique système
Voilà qui nous renvoie à un récent travail allemand, au cours duquel des chercheurs de l’Université Johannes Gutenberg s’étaient questionné sur ce rapport entre le bruit du trafic et la santé cardiovasculaire. Selon eux, le bruit induit une réponse au stress, caractérisée notamment par l’activation du système nerveux sympathique, qui déclenchera des séquelles et entraînera des lésions vasculaires.
En fait, ce système nerveux sympathique accélère le métabolisme et s’active en cas de danger ou de peur. Lorsqu’il est stimulé, il influe sur le système cardiovasculaire : la fréquence cardiaque augmente et induit une vasoconstriction périphérique, entraînant alors une élévation de la pression artérielle.