Voyager enceinte : quelles précautions prendre ?
28 juillet 2023
Même enceinte et sauf exception liée à une pathologie particulière, il est tout à fait possible de voyager. Quelles sont les recommandations ? Quel est le meilleur moment pour partir ? Quel est le mode de transport le plus adapté ? On fait le point.
A l’exception des grossesses pathologiques, les femmes enceinte peuvent elles aussi voyager. Toutefois, alors que la grossesse implique de nombreux changements physiologiques, il est recommandé de prendre certaines précautions. A commencer par le meilleur moment auquel voyager.
Le meilleur moment pour partir
« Le deuxième trimestre (de la 16e à la 24e semaine de grossesse incluse) est le plus approprié, car c’est généralement la période où la femme enceinte se sent le mieux et où le risque de complications est le plus faible », note la Société suisse de médecine tropicale et de médecine des voyages. A cette période, les risques de fausse couche et d’accouchement prématuré sont moindres et les nausées sont moins fréquentes qu’au premier trimestre.
Voyager au troisième trimestre peut être plus risqué, surtout les deux derniers mois alors que l’accouchement peut survenir à tout moment. Tout dépendra de la destination et du mode de transport choisi pour s’y rendre.
Quels modes de transport ?
Lors d’une grossesse sans complication, les femmes enceintes peuvent voyager jusqu’à la 36e semaine. « La plupart des compagnies aériennes refusent les femmes dans le dernier mois de leur grossesse (les 2 derniers mois en cas de grossesse multiple) », explique le Vidal. Si certaines compagnies, comme Air France, n’imposent pas de fournir un certificat médical, d’autres le demandent avant l’embarquement. Il est ainsi plus prudent de consulter son médecin pour être sûre de pouvoir monter à bord de l’avion le jour du départ.
Pour les croisières en bateau, les compagnies sont encore plus strictes. Selon le Vidal, « les croisières refusent les femmes enceintes au-delà du 6e mois ». Le nombre de semaines peut toutefois varier en fonction des compagnies, mieux vaut se renseigner avant le départ et d’avoir un certificat médical récent le jour J.
S’il n’y a pas de contre-indication concernant un long trajet en voiture, le mieux est sans doute de ne pas se trouver seule pour conduire. La femme enceinte pourra ainsi faire de longues pauses pour se reposer et ne sera pas seule en cas de contractions. « Si vous conduisez, limitez-vous à un trajet de cinq ou six heures avec des arrêts fréquents », recommande le Vidal. Notez qu’au premier trimestre, les nausées et la fatigue peuvent être particulièrement handicapantes pour une conduite sereine.
Le train est une bonne solution pour voyager enceinte. Si vous êtes seule, faites-vous aider pour porter vos bagages.
Quelles précautions prendre ?
En voiture, le port de la ceinture de sécurité est évidemment obligatoire. Lors d’un traumatisme direct – un freinage brusque par exemple – il peut y avoir un risque de décollement placentaire. Pensez à bien placer la ceinture sous votre ventre. Au cours du troisième trimestre, veillez à adopter la conduite la plus fluide possible pour éviter les secousses.
Durant la grossesse, les risques de thrombose veineuse augmentent. En train, en bateau et surtout en avion, n’hésitez pas à vous lever et à marcher quelques minutes, toutes les deux heures, au moins. Bougez, changez de position régulièrement. En voiture, arrêtez-vous et dégourdissez-vous les jambes très régulièrement.
Portez des vêtements amples et munissez-vous de bas de contention si nécessaire. Hydratez-vous très régulièrement avec de l’eau et évitez les diurétiques comme le thé ou le café.
Quid de la destination ?
« Mieux vaut éviter à l’étranger les pays qui peuvent être le foyer d’infections dangereuses, ceux où les conditions d’hygiène ne sont pas optimales ou encore ceux dans lesquels les structures médicales se font rares », explique au site de la Caf Tiphaine Beillat, gynécologue à la Clinique Mathilde de Rouen. En outre, en cas d’infection, de nombreux traitements sont contre-indiqués en cas de grossesse.
Les Hôpitaux universitaires de Genève recommandent d’éviter la haute montagne, au-delà de 2 000 à 2 500 mètres d’altitude. La femme enceinte présente en effet un risque d’hypoxie – manque d’oxygène – accru.
Les vacances sportives sont aussi à envisager avec précaution. Les activités qui impliquent des secousses, comme le canyoning, sont à proscrire. La plongée sous-marine est également contre-indiquée, là encore pour risque d’hypoxie.
Avant d’entreprendre un voyage, il est recommandé d’en parler à son médecin, gynécologue ou sa sage-femme.
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Source : Société suisse de maladies tropicales et de médecine du voyage, Vidal, Caf, Hôpitaux universitaires de Genève
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet