Zika et microcéphalie : un risque élevé le 1er trimestre de grossesse
16 mars 2016
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Les trois premiers mois de grossesse constitue la période la plus à risque pour les fœtus dont la mère a été contaminée par le virus Zika. Ce premier trimestre est en effet propice au développement de la microcéphalie.
La coïncidence entre l’explosion des cas de microcéphalie chez les nouveau-nés et la propagation épidémique du virus Zika pose question. En traversant la barrière placentaire, le virus Zika est en effet suspecté d’altérer le développement du fœtus chez les mamans infectées. Et de provoquer une microcéphalie, cette grave maladie neurologique caractérisée par un périmètre crânien du nouveau-né inférieur à la normale
Mais à quel moment de la grossesse survient cette maladie ? Pour le savoir, des chercheurs* de l’Institut Pasteur (Paris) ont analysé des données de l’épidémie Zika survenue en Polynésie Française. Tous les cas de microcéphalie répertoriés sur 23 mois, entre septembre 2013 et juillet 2015, ont été pris en compte.
Protéger les femmes enceintes
Résultat, sur les 8 cas de microcéphalies mis en évidence, 7 sont survenus dans les 4 mois qui ont suivi l’épidémie. A l’aide de modèles mathématiques, les scientifiques ont ensuite déterminé la période de grossesse pendant laquelle l’infection par le virus Zika était la plus probablement associée à une augmentation du risque de microcéphalie. Résultat, ce risque « est de 1% pour un fœtus/nouveau-né dont la mère a été infectée par le virus Zika durant le premier trimestre de sa grossesse ». Contre un risque de 0,02% en temps normal.
Aujourd’hui, la priorité est de protéger au mieux les femmes enceintes contre l’infection virale, et « tout particulièrement pendant les trois premiers mois de grossesse ». A l’avenir, les chercheurs souhaitent identifier la période à risque pour l’ensemble des malformations congénitales chez les femmes enceintes atteintes par le virus Zika.
A noter : La présence du virus Zika dans le liquide amniotique ou dans le cerveau du fœtus a été relevée à l’occasion d’interruptions médicales de grossesse. La piste de l’infection de cellules souches neurales (cellules à l’origine des futurs neurones du nourrisson) par le virus est aussi envisagée.
* Dr Simon Cauchemez (Institut Pasteur, unités Modélisation mathématique des maladies infectieuses), Pr Arnaud Fontanet (Institut Pasteur, Epidémiologie des maladies émergentes), Henri-Pierre Mallet (Bureau de Veille Sanitaire de Polynésie française), Marianne Besnard (Centre hospitalier de Polynésie française), et les Hôpitaux Necker et Trousseau (AP-HP).
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Source : The Lancet, Institut Pasteur, le 16 mars 2016
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet