Zika : que se passe-t-il dans le cerveau des fœtus ?
12 mai 2016
Juan Gaertner/shutterstock.com
Deux modèles animaux du virus Zika réalisés sur des rongeurs gravides a permis de mieux comprendre comment les fœtus sont infectés à leur tour. Ce travail ouvre la voie à d’autres recherches portant sur le développement de stratégies thérapeutiques. Objectif, prévenir la contamination fœtale.
Des scientifiques de l’Université de Washington, aux Etats-Unis, ont mis au point deux modèles animaux de souris gravides. Une semaine après la conception, toutes ont été infectées par le virus Zika. Les chercheurs ont ensuite séparé les rongeurs en deux groupes. Le premier a bénéficié d’anticorps. Dans le second modèle, les auteurs ont réalisé une modification génétique, en ôtant un récepteur clef du système immunitaire.
Dans les deux modèles, le mécanisme d’infection a été étudié. Le virus a migré des vaisseaux sanguins des femelles gravides au placenta, où il s’est multiplié et a infecté le cerveau des fœtus. Dans les deux groupes, le virus était présent dans le cerveau des fœtus. Si certaines cellules cérébrales avaient été détruites, aucun dommage n’a été observé au niveau de la structure
Dans le groupe « modifié génétiquement », Zika a été l’origine de nombreux décès de fœtus. Parmi les survivants, les scientifiques ont noté une incidence élevée de souriceaux de très petite taille, par rapport à l’autre groupe.
A l’inverse, dans le groupe « anticorps », l’impact du virus était bien plus faible. L’ensemble des souriceaux sont nés, même si certains présentaient un faible poids de naissance
Vaccins et traitements bientôt à l’essai ?
Les scientifiques prévoient de travailler davantage sur ce modèle, en analysant notamment les dommages cérébraux sur le long terme.
Et de manière générale, ce travail pourrait offrir de multiples axes de recherches. Plus particulièrement dans le développement de vaccins. « L’objectif ici viserait à vacciner les femelles, puis à les infecter afin étudier les effets de l’immunisation sur les fœtus », explique le Pr Michael Diamond de l’Université de Washington. « Nous allons également tester des traitements après l’infection pour évaluer leur capacité à stopper la transmission du virus au fœtus ».