Au fond de nos trous de mémoire, une protéine

04 septembre 2013

Dans l’hippocampe, les neurones réceptionnent toutes les données liées aux souvenirs. © INSERM// Andréa Burgo

Le prénom de votre voisin ne vous revient pas ? Il vous est impossible de remettre la main sur vos clés ? Loin de s’apparenter à la maladie d’Alzheimer, certains trous de mémoire peuvent perturber le quotidien. Ils s’expliqueraient par la défaillance d’une protéine indispensable à la conservation des souvenirs… proches et lointains.

Pour comprendre l’origine de ces petits et grands oublis, une équipe de l’Université de Columbia (New York) a réalisé des analyses génétiques de cellules cérébrales. Les auteurs ont travaillé à partir de cerveaux. Huit au total, qui provenaient de la banque de cerveaux de New York.  Ce laboratoire met à disposition des scientifiques des organes prélevés dans un but de recherche médicale.

17 gènes impliqués. Les scientifiques se sont principalement intéressés à certaines protéines. Ils montrent ainsi qu’un faible taux en RbAp48 – c’est le nom d’une des protéines pistées – explique l’apparition des troubles de la mémoire liés à l’âge. Les auteurs insistent bien sur le fait que les troubles en question n’ont rien à voir avec la maladie d’Alzheimer.

Synthétisée dans l’hippocampe, la protéine RbAp48 résulterait en fait de l’expression de plusieurs gènes : 17 au total, tous localisés dans cette partie du cerveau. Là même où siègent nos souvenirs.

En finir avec les trous de mémoire ? Sera-t-il un jour possible de prévenir les trous de mémoire quotidiens ? Toujours est-il que cette avancée pourrait ouvrir de nouvelles perspectives de traitement chez l’homme dont les souvenirs s’effacent peu à peu. Il s’agirait en quelque sorte de booster le taux de cette fameuse protéine RbAp48 chez les patients concernés. A suivre donc.

Rappelons que pour éviter que la mémoire ne se dérobe trop rapidement, la stimulation du cerveau est fortement recommandée par les professionnels de la santé. Activité physique régulière et adaptée, lecture, multiplications des relations sociales constituent ainsi d’excellents moyens pour prévenir l’érosion de la mémoire.

Ecrit par : Laura Bourgault  – Edité par : David Picot

  • Source : Science Translational Medicine, 28 août 2013

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