Rouges à lèvres : plombés aux métaux lourds

30 août 2013

De nombreux rouges à lèvres contiennent plusieurs métaux lourds. ©Phovoir

Votre baiser pourrait-il être empoisonné ? En tout cas, si vous utilisez régulièrement du rouge à lèvres, sachez que celui-ci contient probablement des métaux lourds. Et pas uniquement du plomb. D’autres substances nocives s’y trouveraient également. Une étude américaine révèle la présence d’ingrédients inquiétants comme le cadmium ou le chrome dans ces cosmétiques largement utilisés.

« Nous avons trouvé plusieurs métaux lourds dans la plupart des 32 bâtons à lèvres que nous avons étudiés », indique Katharine Hammond, auteur principal de l’étude et professeur en sciences de l’environnement et de la santé à la l’université de Berkeley à San Francisco. « Si les taux ne sont pas forcément élevés, une exposition répétée à ces cosmétiques augmente le risque de souffrir de problèmes de santé. »

Par exemple, une exposition chronique au cadmium, même à faibles doses, a déjà été liée à de graves troubles rénaux. Bien sûr, plus l’usage est intensif, plus le risque est élevé. Même constat pour le chrome: « une femme qui applique son rouge à lèvres deux fois par jour s’expose à un taux supérieur aux recommandations », indiquent les auteurs. Celles – nombreuses – qui s’en remettent près d’une quinzaine de fois au cours de la journée s’exposeraient aussi à des niveaux élevés d’aluminium et de manganèse. Ce dernier ayant été reconnu comme toxique pour le système nerveux.

Pas de panique, mais prudence tout de même

« Je ne pense pas qu’il faille paniquer ou abandonner tout usage du rouge à lèvres », poursuit Katharine Hammond. « En revanche, cette révélation est quand même inquiétante. Elle mérite de plus amples investigations et d’être prise en compte par les autorités. »

En outre, il est important de recommander aux enfants de ne pas jouer avec les rouges à lèvres de leurs mamans. Quant aux adultes et aux adolescentes, elles peuvent limiter leur exposition à ces substances potentiellement nocives en réduisant le nombre d’applications du produit au cours de la journée.

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : David Picot

  • Source : UC Berkeley’s School of Public Health, mai 2013 - Environmental Health Perspectives, mai 2013

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