Additifs alimentaires : des déséquilibres en cascade ?

02 mars 2015

Utilisés pour améliorer la texture ou allonger la conservation de denrées, les additifs alimentaires sont mis à l’index par des scientifiques américains. Selon eux, la consommation de ces produits abimerait la flore intestinale au point d’augmenter le risque de maladie de Crohn et même d’obésité ! Chez la souris…

Les Drs Benoit Chassaing et Andrew T. Gewirtz du Georgia State University Institute ont travaillé à partir de souris. Ils ont enrichis leur alimentation en émulsifiants traditionnellement utilisés par l’industrie agro-alimentaire. Que ce soit dans le pain, le chocolat, les glaces ou la margarine.

Selon les scientifiques, la consommation de ces produits bouleverserait la composition du microbiote intestinal, le rendant plus vulnérable à l’inflammation. Certaines souris, rendues par génie génétique, très sensibles sur ce plan ont ainsi rapidement développé des inflammations « modérées ». Celles-ci entraînent donc des lésions au niveau du tube digestif, le rendant ainsi plus perméable. Cette situation est susceptible d’entraîner à terme, un déséquilibre de la flore intestinale, notamment à l’origine des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). A l’image de la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique.

D’autres souris, « dont le système immunitaire était normal » selon les chercheurs, ont vu leur risque d’obésité singulièrement augmenter. Leur ration alimentaire a semble-t-il bondi au même titre que leur ‘tour de taille’. De la même façon, les scientifiques ont observé davantage de cas d’hyperglycémies et de résistances à l’insuline, des caractéristiques du syndrome métabolique. Ces constats restent bien sûr à confirmer, notamment chez l’Homme. Les auteurs s’y emploient actuellement dans le but de déterminer si les émulsifiants l’affectent ou non de façon similaire.

  • Source : Nature, 25 février 2015

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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