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© Monstar Studio/shutterstock.com
Ce jeudi 9 septembre est marquée par la Journée Internationale de lutte contre les Troubles Causés par l’Alcoolisation Fœtale (TCAF). Tout d’abord, petite distinction :
– Le Syndrome d’Alcoolisation Fœtale (SAF) constitue la forme la plus grave des conséquences de la consommation d’alcool pendant la grossesse. Il touche 1 nouveau-né sur 1 000 en France et se traduit par des retards de croissance, des retards psychomoteurs, des malformations faciales*, des troubles cognitifs importants voire un retard intellectuel ;
– Les Troubles Causés par l’Alcoolisation Fœtale (TCAF) repérés chez 1 nourrisson sur 100. Les symptômes rapportés relèvent de troubles « dys », le plus souvent une dyscalculie. Comme le rappelle l’association SAF France, « un défaut d’empathie, des troubles de l’auto-contrôle et de la régulation des émotions à l’origine de difficultés à s’adapter à la vie sociale » sont fréquents. Selon la HAS, les TCAF induisent aussi un sur-risque « d’échec scolaire, de troubles des conduites, de délinquance et d’incarcération, de consommation de produits à l’adolescence ».
Point majeur souligné par SAF France en cette journée internationale : le manque d’information des médecins généralistes décrit dans une étude OpinionWay menée auprès de 302 médecins généralistes**. Résultats, 64% des médecins font le lien entre consommation d’alcool et TCAF, 23% affirment que ce lien de cause à effet n’existe pas et 13% expliquent ne pas en savoir assez pour répondre à cette question. Autres points :
– 24% des médecins généralistes disent connaître précisément les symptômes de l’alcoolisation fœtale ;
– 6% des médecins savent que 15 000 nouveaux-nés naissent avec un TCAF chaque année en France ;
– 10% savent que les TCAF sont à l’origine de 400 pathologies potentielles ;
– Un tiers des volontaires interrogés affirment ne pas parler systématiquement de la consommation d’alcool lors de consultation de suivi de grossesse. « Un sujet encore moins souvent abordé par les jeunes médecins », soulignent les auteurs de l’étude. La plupart affirme « ne pas y penser », certains médecins « ne veulent pas culpabiliser, inquiéter ou stresser leur patiente ». D’autres médecins disent « avoir l’impression qu’ils ne seront pas écoutés sur le sujet » ou « ne savent pas comment aborder la problématique » ;
– 66% se sentent mal informés sur ce sujet et 50% souhaiteraient bénéficier de formation spécifique quand d’autres aimeraient avoir accès à des brochures à distribuer aux femmes, à des résultats d’études, à des contacts de spécialistes du sujet et d’associations de patients.
A noter : comme le rappelle la Haute autorité de Santé (HAS), « l’exposition prénatale à l’alcool représente un facteur de risque d’anomalies à tous les stades de la grossesse, notamment à son début ; ce risque est commun à toutes les variétés de boissons alcoolisées (apéritif, vin, bière, cidre, spiritueux, etc.) et existe même lors de consommations ponctuelles ».
* Dysmorphie faciale caractérisée par des fentes palpébrales raccourcies, un sillon naso-labial lisse, allongé, effacé et une lèvre supérieure mince
**étude menée du 6 juillet au 3 août 2021 auprès de 302 médecins généralistes, représentatifs en termes d’âge et de région de pratique (source : DREES) par questionnaire autoadministré en ligne
Source : Association SAF France, le 9 septembre 2021 - « Fiche mémo Troubles causés par l’alcoolisation fœtale : repérage », Haute autorité de Santé (HAS), consulté le 7 septembre 2021
Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet