Allaitement : levez l’obstacle financier !
03 août 2017
NAR studio /shutterstock.com
Plébiscité pour la bonne santé de l’enfant et de la mère, l’allaitement maternel n’est pas encore un automatisme. Entre les choix personnels et les complications physiologiques, plusieurs raisons justifient la nutrition au lait industriel. Mais le motif est aussi financier selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui pointe l’insuffisance des budgets alloués pour faciliter l’accès à l’allaitement.
« Aucun pays au monde ne respecte entièrement les recommandations en matière d’allaitement maternel », révèle un rapport publié par l’OMS et l’Unicef*. Précisément, à travers 194 pays, 40% des petits de moins de 6 ans sont nourris uniquement au sein. Et seuls 23 Etats rapportent des taux d’allaitement exclusivement maternel supérieurs à 60%.
« 4,70 dollars par nouveau-né et par an »
Entre autres causes, les sommes allouées à l’échelle mondiale pour généraliser cette pratique sont insuffisantes. Or selon les projections de l’OMS, il est possible de relever le défi en « investissant 4,70 dollars par nouveau-né et par an ». Une démarche suffisante « pour porter à 50% d’ici à 2025 le taux mondial d’allaitement exclusif pour les enfants de moins de 6 mois ». S’il est atteint, « cet objectif permettrait de sauver la vie de 520 000 enfants de moins de 5 ans et pourrait générer 300 milliards de dollars de gains économiques sur 10 ans, grâce à la réduction des maladies et des frais de santé et à la hausse de productivité ainsi obtenue ».
« L’effet d’un premier vaccin »
Rappelons que le lait maternel est essentiel, surtout pendant les 6 premiers mois suivant la naissance, pour la santé cognitive et sanitaire du nourrisson comme de la mère. Uniquement pour l’enfant, l’allaitement constitue un facteur de prévention contre la diarrhée et la pneumonie, « deux causes majeures de mortalités infantiles ». Les femmes, elles, boostent leurs défenses diminuant ainsi leur risque de développer un cancer du sein et de l’ovaire, également considérés comme deux causes majeures de mortalité féminine.
Cette source naturelle est si nutritive qu’elle « a l’effet d’un premier vaccin chez le nourrisson ; elle le protège de maladies potentiellement mortelles et lui donne tous les éléments nutritifs dont il a besoin pour survivre et s’épanouir », rappelle le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.
* associés au Collectif mondial pour l’allaitement maternel
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Source : Organisation mondiale de la Santé (OMS), le 1er août 2017
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet