Alpinisme : prévenir le mal aigu des montagnes

03 juin 2020

L’alpinisme attire de plus en plus d’adeptes. Nombre d’entre eux escaladent le Mont Blanc et autres cols sans préparation préalable. Or l’altitude expose à un manque d’oxygène potentiellement mortel.

Une ascension à plus 2 500 mètres n’est pas à prendre à la légère. Pour l’organisme humain, un séjour à ces hauteurs entraîne des modifications physiologiques loin d’être anodines. La concentration en oxygène du sang notamment diminue avec l’altitude, provoquant une hypoxie. Celle-ci « amène l’organisme à mettre en route une série de mécanismes d’adaptation cardio-respiratoires pour maintenir une oxygénation suffisante dans tous les organes », précise le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) de Lausanne en Suisse. L’insuffisance ou l’exagération de ces mécanismes expose notamment au mal aigu des montagnes.

Le mal aigu des montagnes survient au bout de 6 à 48 heures après l’arrivée en altitude. Il se manifeste par des nausées-vomissements, une perte d’appétit, des maux de tête aggravés par la position allongée, des vertiges, des troubles du sommeil, des difficultés respiratoires et une fatigue. En général, il régresse dans les 24 heures, à condition de ne pas continuer l’ascension, voire de redescendre. Mais ce trouble peut aussi évoluer vers un œdème cérébral ou un œdème pulmonaire, potentiellement mortels.

Quelles mesures de prévention ?

Tout d’abord, l’ascension doit se faire de manière progressive. « Il ne faut pas monter trop vite : moins de 400 m de dénivelé entre deux nuits à partir de 3000 m », recommande le Centre de vaccination international d’Air France. Il est également conseillé de ne pas rester trop haut trop longtemps et d’éviter alcool et sédatifs.

Autre mesure disponible pour éviter le mal aigu des montagnes : « L’acétazolamide (Diamox) par voie orale à prendre avant de séjourner plus de 4 heures au-dessus de 2 500 mètres d’altitude sans possibilité d’ascension progressive, ou en cas d’antécédent de mal aigu des montagnes », indiquent les rédacteurs de la Revue Prescrire. Uniquement sur ordonnance, ce médicament est associé à plusieurs contre-indications : colique néphrétique, allergie aux sulfamides, risque de décollement de rétine. Dans tous les cas, consultez un médecin avant d’entamer une première ascension, ou en cas d’antécédent de troubles liés à l’altitude est fortement recommandé.

Il est enfin impératif d’« organiser sans délai une descente rapide en cas d’apparition d’un mal aigu des montagnes », concluent-ils.

A noter : pour les femmes enceintes, un séjour au-delà de 2 500 mètres, même bref, est à éviter en raison des risques obstétricaux et vasculaires.

  • Source : Revue Prescrire, juin 2020

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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