Alzheimer : la maladie sous toutes ses formes
08 juin 2021
Aux Etats-Unis, une nouvelle molécule tout juste approuvée par l’agence du médicament s’avère efficace contre la maladie d’Alzheimer. Cette dernière pourrait aussi ralentir le déclin cognitif dans les formes légères et précoces. Faisons le point sur l’évolution lente et protéiforme de cette pathologie neurodégénérative.
Ce 7 juin 2021, la Food and Drug Administration (FDA), l’équivalent américain de l’agence française du médicament, a approuvé l’efficacité d’une nouvelle molécule Aduhelm (aducanumab), contre la maladie d’Alzheimer. Aucun médicament n’avait été homologué depuis 2003 dans la prise en charge de cette pathologie.
Comment ça marche ?
Cette molécule empêche précisément la formation des plaques amyloïdes, mécanisme typique de cette maladie neurodégénérative. « Les traitements existants reposent sur la diminution des symptômes. L’aducanumab est la première à agir sur le processus physiologique de formation des lésions. »
De prochaines études sont censées démontrer que l’aducanumab agit sur le ralentissement du déclin cognitif. A ce jour, seuls deux travaux prouvent une efficacité sur ce point, mais uniquement chez des patients présentant une forme précoce et/ou légère la maladie.
7 stades de déclin cognitif
Pour rappel, ce trouble neurodégénératif évolue de façon progressive et irréversible. Les premiers symptômes se font sentir avec des atteintes légères de la mémoire. Dans un second temps, une altération des compétences cognitives (organisation, concentration…) survient. Viennent ensuite les troubles du langage, de l’écriture, du mouvement (coordination), du comportement. Des atteintes de l’humeur (anxiété, dépression, irritabilité) et une perturbation du sommeil, le plus souvent des insomnies, peuvent également apparaître.
Dans le détail, on distingue 7 stades du déclin cognitif dans la maladie d’Alzheimer* :
- Stade 1: aucun symptôme de démence n’est rapporté ;
- Stade 2 : un déficit cognitif très léger est repéré. Ce stade se caractérise par des trous passagers de la mémoire dans la vie quotidienne (oublis de mots, de lieux communs) ;
- Stade 3 : c’est le déclin cognitif dit léger, au cours duquel on peut poser le diagnostic de la maladie d’Alzheimer. Les symptômes sont alors remarqués par les proches. Les patients rapportent fréquemment des difficultés jusqu’ici non éprouvées à s’organiser dans la vie de tous les jours ;
- Stade 4 : le déficit cognitif devient modéré. L’examen clinique se concentre sur l’altération des capacités de calcul et d’exécution de tâches du quotidien (faire à manger, faire ses courses, ses comptes), l’oubli des souvenirs lointains, les troubles de l’humeur et les épisodes d’effacement en groupe ;
- Stade 5 : le déclin cognitif est modérément sévère, avec une très forte perception des troubles de la mémoire et du raisonnement. Le simple fait de choisir ses vêtements du jour, d’effectuer un calcul basique, de se souvenir d’événements importants, de son numéro de téléphone ou de son adresse peut poser problème au patient. L’autonomie dans les besoins primaires (se laver, manger) commence aussi à se dégrader ;
- Stade 6 : on parle de déficit cognitif sévère, caractérisé par une aggravation des troubles de la mémoire, mais aussi de la personnalité. Les perturbations dans le mécanisme de reconnaissance des visages apparaissent. Le rythme du sommeil est nettement perturbé avec une nette confusion entre le jour et la nuit. La dépendance continuer de gagner du terrain avec la survenue d’incontinence et d’errance ;
- Stade 7 : le déficit cognitif est très sévère, dès lors que la personne n’est plus en capacité d’interagir avec son entourage, ne serait-ce que par les gestes. Elle peut encore prononcer certains mots ou phrases mais de façon très épisodique et isolée. Le port de tête n’est plus possible et le patient devient dépendant pour le moindre de ses déplacements. On observe aussi une anomalie des réflexes notamment ceux de la déglutition et un raidissement des muscles. C’est le stade terminal de la maladie d’Alzheimer.
*selon les données du Dr Barry Reisberg, chef de clinique de la New York University School of Medicine’s Silberstein Aging and Dementia Research Center
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Source : Food and drug administration (FDA), le 7 juin 2021 – Institut du cerveau (ICM)
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Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet