Antiépileptiques et grossesse : plusieurs molécules augmentent le risque de malformations
25 avril 2019
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La prise de valproate pendant la grossesse expose à un risque de malformations et de troubles neuro-développementaux chez l’enfant à naître. C’est désormais une donnée connue. Mais qu’en est-il des autres médicaments antiépileptiques ? L’ANSM vient de publier une analyse des données disponibles à ce sujet.
L’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) publie une analyse des risques auxquels expose la prise de molécules antiépileptiques pendant la grossesse. Ainsi cette revue de données détaille « pour chaque antiépileptique les risques potentiels, avérés ou non, identifiés au regard des données actuellement disponibles ». Le principal constat demeure que le valproate reste l’antiépileptique le plus à risque, en matière de malformations et de troubles neuro-développementaux.
Un risque malformatif bien présent
Pour ce qui est des autres molécules, le constat est néanmoins inquiétant, même si « le niveau de risque peut être hiérarchisé ». Ainsi, outre le valproate, « cinq substances présentent à ce jour un risque de malformation élevé par rapport à la fréquence observée dans la population générale : le topiramate, le phénobarbital, la primidone, la carbamazépine et la (fos) phénytoïne », précise l’ANSM.
Par ailleurs, « la vigilance [est recommandée] sur l’utilisation de la prégabaline (Lyrica et génériques) étant donné le risque malformatif potentiel et sa prescription importante en France ».
Enfin, pour la lamotrigine et le lévétiracétam, « les données actuellement disponibles ne montrent pas d’augmentation de la fréquence des malformations », note l’ANSM.
Le risque de troubles neuro-développementaux moins certain
« En dehors du risque avéré de troubles neuro-développementaux lié à la prise de valproate au cours de la grossesse, les données sur ce type de risque restent actuellement limitées pour les autres antiépileptiques et ne permettent pas, à ce stade, de conclusion définitive », conclut l’ANSM.
Que faire ?
Si vous êtes enceinte, consultez votre médecin qui vous indiquera si vous devez modifier votre traitement.
Si vous envisagez une grossesse, consultez votre médecin pour réévaluer votre traitement avant d’être enceinte.
Dans tous les cas :
N’arrêtez pas et ne modifiez pas votre traitement sans avis médical ;
Votre traitement doit être réévalué par un professionnel de santé régulièrement même en l’absence de projet de grossesse ;
Contactez votre médecin ou votre pharmacien si vous avez des questions.