Arthrose : vers des déremboursements massifs?
12 novembre 2013
La classe des AASAL indiquée contre l’arthrose risquerait d’être déremboursée ©Phovoir
L’Association française de Lutte Antirhumatismale (AFLAR) vient d’adresser une lettre ouverte au Président de la République lui demandant « d’empêcher le déremboursement des traitements de l’arthrose ». Ses responsables dénoncent « l’inertie » de la ministre en charge de la Santé, Marisol Touraine.
« A deux reprises depuis plus d’un an, nous avons écrit à Madame la Ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine pour l’alerter sur un problème de santé publique qui nous semble primordial, le déremboursement imminent de nombreux traitements dédiés aux patients souffrant d’arthrose ». Problème, les responsables de l’association déplorent n’avoir reçu aucune réponse. C’est pourquoi ils ont décidé de s’adresser directement au Président de la République.
Ils rappellent que « les médicaments appartenant à la classe des anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente (AASAL) sont les seuls traitements ayant reçu une autorisation de mise sur le marché pour le traitement prolongé et symptomatique de l’arthrose. » S’ils ont parfaitement conscience du service médical rendu insuffisant de ces médicaments, ils craignent toutefois que le déremboursement ne s’accompagne d’un report de prescriptions vers des molécules aux effets indésirables beaucoup plus importants. Et notamment « les anti-inflammatoires non-stéroïdiens ».
Le silence de l’Avenue de Ségur…
Pour l’AFLAR, un autre traitement serait sur la sellette. Il s’agit de la viscosupplémentation par acide hyaluronique. « Là aussi, un déremboursement global aurait pour conséquence d’augmenter le recours à des traitements plus iatrogéniques (plus d’effets secondaires n.d.l.r.), comme les opioïdes ou les AINS, et de conduire également à une augmentation du nombre de prothèses posées ».
Les responsables de l’AFLAR n’hésitent pas à interpeler François Hollande sur le silence de Marisol Touraine. « Comment devons-nous interpréter le silence de Madame la Ministre des Affaires sociales et de la Santé ? Les questions de santé publique que nous soulevons sont-elles à ce point négligeables ou la représentativité de notre association serait-elle en cause ? »
C’est peu dire que la colère monte du côté de l’AFLAR. Laquelle se fait l’écho des 10 millions de patients qui attendent une réponse. Une pétition nationale vient par ailleurs d’être lancée sur le site www.stop-arthrose.org/petition. Elle a déjà enregistré des milliers de signatures en quelques jours.
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot