La baisse de la fertilité masculine liée à la pollution de l’air ?

22 novembre 2017

Selon des scientifiques chinois, la pollution de l’air dégraderait la qualité des spermatozoïdes. Ce phénomène pourrait même être une des causes de l’infertilité.

« Le niveau de particules fines impacte la qualité du sperme », confirment des chercheurs chinois. Compte tenu de la forte propagation de la pollution atmosphérique, ces toxines sont partout. A tel point que l’exposition à cette pollution atmosphérique « est à l’origine d’un grande nombre d’infertilités ».  

Pour le prouver, les scientifiques ont analysé les données de 6 500 hommes âgés de 15 à 49 ans. Tous étaient inclus dans un programme entre 2001 et 2014. Ce dernier comprenait une évaluation régulière du sperme (qualité, taille, motilité), basée sur les recommandations officielles de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Autre donnée, la mesure du taux de particules fines pour chaque volontaire.

Des spermatozoïdes plus fragiles… mais plus nombreux

Résultats, « sur une période d’analyse de 2 ans, le nombre de spermatozoïdes normaux (taille et forme) diminue de 1,29% à chaque augmentation du niveau de particules fines de 5 µg/m³». Ces données étaient « significatives après 3 mois d’exposition ». Et paradoxalement, la quantité de sperme augmentait avec le degré de pollution, « comme si un mécanisme de compensation se mettait en place pour pallier la baisse de qualité des gamètes mâles », étayent les scientifiques.

Cette étude observationnelle « ne nous permet pas de confirmer le lien de cause à effet direct entre l’exposition aux particules fines et l’infertilité masculine ». En effet, « le mécanisme par lequel la pollution de l’air altère la qualité des gamètes n’est pas encore connu ». Mais selon de « précédents travaux expérimentaux, beaucoup de composants atmosphériques comme les métaux lourds et un certain type d’hydrocarbones endommagent la qualité du sperme ». Et « on peut supposer que cette exposition dégrade l’ADN cellulaire des gamètes », provoquant ainsi leur dysfonctionnement.

  • Source : Occupational & Environmental Medicine, le 21 novembre 2017

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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