Fertilité : le sperme en plein déclin en Occident
02 août 2017
Teguh Mujiono/shutterstock.com
Entre l’exposition aux polluants, l’obésité et l’hygiène de vie (tabac, alcool…), le sperme rencontre de nombreux facteurs fragilisant sa qualité. Notamment dans les pays développés. Ainsi, en 30 ans, la concentration de spermatozoïdes dans la population masculine occidentale a diminué de moitié.
Comment évolue la qualité du sperme au fil des années ? Pour le savoir, des chercheurs de Jérusalem* et une équipe internationale (Américains, Brésiliens, Danois, Israéliens, Espagnols) ont passé au crible les résultats de 185 études menées sur le sujet. Des travaux menés entre 1973 et 2011. Et les données sont probantes : sur cette période, « la concentration moyenne de sperme a diminué de 52,4 % à travers l’Amérique du Nord, l’Australie, l’Europe et la Nouvelle-Zélande ».
Point important, les volontaires n’étaient pas sélectionnés en fonction de critères d’infertilité. Ainsi, cet échantillon se veut représentatif de la population épargnée de toute difficulté à procréer. En revanche, dans les groupes contrôles observés en Amérique du Sud, en Asie et en Afrique, aucune dégradation de la concentration donc de la qualité du sperme n’a été relevée.
Une recherche urgente
« Ce travail est un appel à l’aide aux scientifiques et aux autorités du monde entier pour impulser la recherche sur les causes de cette baisse de qualité du sperme. Et ce dans un objectif de prévention de l’infertilité masculine », note le Dr Hagai Levine, principal auteur de l’étude. Mais la géographie de ces résultats donne déjà des pistes : « ce déclin profond et continu ne touche que les pays occidentaux, preuve de l’impact de l’exposition aux substances chimiques », phénomène prépondérant dans les sociétés développées. Et d’autres pistes déjà connues doivent continuer d’être explorées : celle « de la toxicité de l’environnement et de l’influence de l’hygiène de vie dont la corrélation avec la dégradation du sperme a déjà été révélée dans de précédents travaux. »
*Hebrew University-Hadassah Braun School of Public Health and Community
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Source : Human Reproduction Update, le 25 juillet 2017
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet