BPCO : quand le souffle revient

18 novembre 2016

Constamment essoufflée, incapable de monter les escaliers ou de s’occuper de sa petite-fille, Michèle souffre de BPCO. A 67 ans, elle intègre un centre de réhabilitation respiratoire. Six mois plus tard, elle mène une nouvelle vie. Chaque jour, elle mesure ses progrès. Sur www.vivreunnouveausouffle.fr, vous trouverez des conseils et des astuces pour regagner en autonomie, grâce notamment à la réhabilitation respiratoire.

« Je fais aujourd’hui des choses que je ne faisais plus du tout depuis pas mal de temps », nous confie Michèle. « Le matin, je peux refaire du vélo d’appartement comme me l’avait conseillé mon pneumologue. Avant, au bout de 10 minutes j’étais épuisée. Aujourd’hui je peux en faire plus de 30 minutes »

Pneumologue au CHU de Nantes et à l’Institut du thorax, le Dr Arnaud Chambellan explique que les progrès au niveau du souffle peuvent se mesurer facilement. « Six mois après le stage de réhabilitation, nous pouvons réaliser une évaluation. De manière assez standard, on propose au patient une consultation avec le médecin, un point sur l’éducatif, sur la consultation diététique, un test de marche, la mesure du souffle. »

Autant dire que pour Michèle, les progrès ont été constants. Et aujourd’hui, elle ne cache pas son bonheur. « L’après-midi, je peux aller marcher une bonne heure d’un bon pas. Au moins trois fois par semaine, chose que je ne faisais plus. C’est une amélioration énorme par rapport à avant ».

Quant à sa qualité de vie, elle a radicalement changé. « J’ai beaucoup plus de vie familiale. Le soir à partir de 17 heures, il était hors de question de sortir, alors que là nous pouvons nous rendre chez des amis. Cela me permet également d’aller chez un de mes fils et de m’occuper de ma petite-fille, de la porter, de la promener dans son landau. Je peux aller faire des courses. J’ai retrouvé une vie sociale pratiquement normale ».

Une nouvelle vie

Pour le Dr Chambellan, pas de doute, tout est question de motivation. « Le patient est le principal acteur de sa réhabilitation. S’il est motivé pour que cela change et qu’il adhère à l’accompagnement proposé, son état de santé va s’améliorer. Il arrive à mieux gérer les activités de son quotidien. L’apprentissage de la gestion du souffle au cours de l’exercice va lui être très bénéfique ».

C’est d’ailleurs ce que nous confirme Michèle. « C’est une sensation extraordinaire avec plein de choses qui reviennent. Je peux monter mon escalier sans être essoufflée ».

Progressivement les patients vont sortir du cercle vicieux de la maladie qui peu à peu les mène à l’isolement social. « Les verrous qui se sont installés insidieusement au cours des années, depuis l’essoufflement, jusqu’à la sédentarisation et à l’isolement social vont se lever », explique le Dr Chambellan. « Ils vont se rendre compte en reprenant l’exercice régulièrement, que leur corps devient plus résistant, plus endurant, qu’ils sont capables de faire des choses qu’ils avaient arrêté auparavant. Ils peuvent ainsi refaire des projets de vie, comme voyager. Ou encore faire des choses très simples comme Michèle : remonter les escaliers, s’occuper de sa petite-fille ».

  • Source : Interview du Dr Arnaud Chambellan et de Michèle

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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