Bronchiolite : des résultats prometteurs pour un traitement préventif

12 mai 2023

Une dose de nirsevimab, développé par les laboratoires Sanofi et AstraZeneca, permettrait de réduire le taux d’hospitalisation des nourrissons pour cause de bronchiolite de plus de 83 %.

Bientôt un traitement préventif contre la bronchiolite ? Chaque hiver, en France, ce virus très contagieux touche 30 % des bébés de moins de deux ans. En moyenne, 2 à 3 % des nourrissons de moins 1 an sont hospitalisés par an à cause de cette infection des voies respiratoires inférieures. Et cette saison, l’épidémie, due au virus respiratoire syncytial (VRS), fut encore plus virulente, engorgeant les services pédiatriques des hôpitaux.

Le laboratoire Sanofi, en partenariat avec le laboratoire Astra-Zeneca, publie ce vendredi 12 mai les résultats d’une vaste étude sur le tout premier traitement préventif de la bronchiolite. Selon les résultats, le nirsevimab permet de réduire de 83,21 % le nombre d’hospitalisations pour bronchiolite chez les nourrissons ayant reçu une seule dose, comparativement aux nourrissons n’ayant reçu aucun traitement préventif.

Un anticorps à longue durée

L’étude a été menée durant la saison de circulation du VRS en 2022-2023, sur plus de 8 000 bébés en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. « Tout au long de l’étude HARMONIE, le nirsevimab a présenté un profil de sécurité favorable, cohérent avec les résultats des essais pivots », affirme Sanofi dans son communiqué de presse. C’est-à-dire que le bénéfice-risque a toujours penché en faveur d’une dose du nirsevimab.

Ce médicament n’est pas un vaccin. Il s’agit « d’un anticorps à longue durée d’action conçu pour protéger tous les nourrissons contre le VRS pendant leur première saison d’exposition au virus, à raison d’une dose unique ». Selon l’Agence européenne du médicament, il est recommandé de l’injecter dans le muscle de la cuisse. « Il est administré une fois avant le début de la saison de circulation du VRS ou à la naissance pour les nourrissons nés pendant la saison de circulation du VRS », précise l’Agence sanitaire sur son site Internet.

Disponible en France l’année prochaine ?

Le médicament, dont le nom commercial est Beyfortus, a déjà reçu en octobre 2022, une autorisation de mise sur le marché par l’Union européenne qui s’était appuyée sur des études précédentes. Pour qu’il soit disponible en France, la Haute autorité de santé doit encore donner son feu vert, qui pourrait intervenir avant la prochaine saison de circulation du VRS.

Sanofi et AstraZeneca ne sont pas seuls sur les rangs. Moderna développe de son côté un traitement à administrer aux femmes enceintes pour protéger les nouveau-nés des formes graves de la maladie. Récemment, le géant GSK a reçu une autorisation de mise sur le marché par l’Agence américaine des médicaments pour un vaccin à destination des 60 ans et plus – eux aussi menacés de formes graves de maladies respiratoires par le VRS. Et l’Agence européenne lui a d’ores et déjà donné un avis favorable.

  • Source : Sanofi, Agence européenne du médicament

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche

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