Burn-out : reprendre quand les feux sont au vert
12 mai 2023
Après un burn-out professionnel, comment être sûr de ne pas réintégrer trop précocement la vie de l’entreprise ? Et quels réflexes mettre en place pour une reprise la plus mesurée possible ?
Non, un burn-out, traduit par le terme de combustion (de votre énergie), ce n’est pas rien. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le qualifie de « trouble psychique résultant d’un stress chronique dans le cadre du travail ». Et avance des chiffres : « 12 milliards de journées de travail sont perdues chaque année pour cause de dépression ou d’anxiété, ce qui coûte près de mille milliards de dollars à l’économie mondiale ».
En France, début 2022, 34% des salariés se trouvaient en situation de burn-out dont 13% souffraient d’une forme sévère de ce trouble, selon le 9e Baromètre OpinionWay pour Empreinte Humaine, cabinet spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux et la qualité de vie au travail.
Reprendre au bon moment
Vous êtes vous-même en arrêt depuis plusieurs mois pour épuisement professionnel et la reprise approche ? La rentrée post burn-out peut générer de l’appréhension, voire une forme d’angoisse. Surtout si vous retrouvez l’environnement qui a déclenché en vous les symptômes types de cette mise à l’arrêt.
Si la fatigue physique comme psychique, la sensation de perte de contrôle, de baisse de confiance et de réalisation au travail, de troubles de la concentration, du sommeil, d’épisodes de migraines et de vide émotionnel ont pu s’atténuer au fil des semaines de pause, il est conseillé de faire le point sur votre état de santé avant toute reprise.
Visite médicale, écoute de votre corps
Voici la check-list des points à suivre pour vous assurer que la reprise survient au bon moment pour vous :
- Passez une visite de pré-reprise à la médecine du travail dans les semaines précédents votre rentrée. Elle permettra d’évaluer votre capacité à reprendre le travail, et à éventuellement demander un aménagement de votre poste, un temps partiel thérapeutique, ou envisager une formation ou une reconversion, si le médecin du travail le juge nécessaire ;
- Passez une visite de reprise dans les 8 jours suivant votre retour au travail, afin de faire un point sur votre ressenti, votre aptitude au poste ;
- Ecoutez votre corps qui bien souvent est plus fort que le mental pour nous adresser les bons messages. Restez vigilant sur votre niveau d’énergie, votre qualité de sommeil, votre appétit, votre détente musculaire, votre tension stabilisée pour vérifier que tout est au vert ;
- Confiez-vous à vos proches pour ne pas garder vos ressentis sous cloche, le silence peut constituer un facteur de risque supplémentaire de surmenage quand la réalité pèse lourd ;
- Consultez un thérapeute spécialisé dans le domaine de la souffrance au travail pour verbaliser. Cela peut vous aider à faire la part des choses entre les points qui vous stimulent au travail, et les facteurs à l’origine de cette surcharge mentale comme physique. Ce dernier pourra vous accompagner sur les différents aspects liés à votre reprise : vous fixer des objectifs raisonnables, apprendre à dire non, savoir déléguer, dresser une liste des choses à faire, éviter les situations sources de stress, apprendre à vous déconnecter des écrans ;
- Ménagez-vous : le burn-out peut donner l’occasion de saisir de nouvelles opportunités : postuler à une offre d’emploi, poser une année sabbatique ou entamer un projet de reconversion. Et aussi vous accorder tout simplement, peut-être en rupture totale avec votre rythme d’avant, davantage de temps de pause, de respiration, de détente et d’activités en dehors de la sphère professionnelle. L’objectif étant de vous épanouir avant et après le travail pour que tout ne repose pas sur vos engagements professionnels.
- Si possible, faites le point avec vos supérieurs et/ou confiez-vous à vos collègues sur les éléments déclencheurs liés à l’activité professionnelle. Surmenage, manque d’autonomie, cadre mal défini et manque de reconnaissances sont les principaux facteurs de risque de l’épuisement professionnel.
A noter : en France, le burn-out n’est certes pas classé au tableau des maladies professionnelles. La seule façon possible d’aller vers cette reconnaissance est d’établir un lien direct de cause à effet entre les symptômes et le travail, associé à une incapacité au travail égale ou supérieure à 25%.
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Source : Organisation mondiale de la Santé (OMS), Empreinte Humaine, Vidal.fr
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Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet