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Le plus court serait le mieux. En suivant cette idée, des médecins ont comparé l’efficacité d’une chimiothérapie de 6 mois contre 3 mois auprès de patients atteints d’un cancer colorectal. Les chances de survie sont-elles modifiées ? A quels points les effets indésirables diminuent-ils ? Des réponses données au Congrès américain de Cancérologie organisé à Chicago du 2 au 6 juin.
Les chimiothérapies les plus longues sont-elles les plus efficaces ? Pour répondre à cette question, des chercheurs américains ont analysé 6 essais cliniques compilant les données de 12 834 patients atteints d’un cancer colorectal. Après leur opération, tous ont été placés sous chimiothérapie (adjuvant)* pendant 3 mois ou 6 mois selon les cohortes. Et suivis pendant 39 mois**. Les résultats de cette étude IDEA (phase III), menée à travers 12 pays de l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie, ont été présentés ce 4 juin au Congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), organisé à Chicago.
Concernant la rémission du cancer, le bilan est loin d’être édifiant. « La différence de survie à 3 ans entre les deux groupes est de 1% seulement : 74,6% pour 3 mois de chimiothérapie contre 75,5% pour 6 mois », note le Pr Axel Grothey, oncologue à la Mayo Clinic Cancer Center (Rochester, Minnesota). Au regard de ce très faible écart, « les chimiothérapies d’une durée de 3 mois devront être indiquées en traitement standard aux patients présentant un faible risque de récidive », note le Pr Grothey. Une catégorie représentant 240 000 nouveaux cas chaque année dans le monde.
Un risque d’effets indésirables de 15%
En revanche, « les malades à haut risque de rechute doivent discuter avec le médecin de cette option ». Préférer la chimiothérapie de 6 mois maximise la destruction des cellules cancéreuses. Quant à l’option 3 mois, elle permet une nette diminution des effets indésirables. Ces derniers sont en effet rapportés chez 15% des patients dans le groupe 3 mois, contre 45% dans le groupe 6 mois.
Mais quels sont-ils ? « L’oxaliplatine, chimiothérapie de première ligne, fragilise la conduction nerveuse (perte de sensibilité aux extrémités) en plus des désagréments provoqués par toute chimiothérapie (nausées, diarrhée, chute des cheveux) ». Sans compter « les contraintes des consultations, la fatigue et l’isolement dont souffrent les patients pendant le traitement ».
« Cette étude présente peu d’avancées concernant l’amélioration de la survie ». Mais elle prouve à quel point « il est possible de limiter l’exposition aux médicaments, dans la mesure où l’espérance de vie n’est pas impactée, afin de préserver la meilleure qualité de vie possible ».
*Chimiothérapie FOLFOX et CAPOX
**Valeur médiane
Source : de notre envoyée spéciale au 52e Congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), organisé à Chicago du 2 au 6 juin 2017
Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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