Cancer du poumon : un traitement réduit la récidive de 40%

12 avril 2022

Contre les cancers du poumon non à petites cellules sans métastase, la chirurgie est une arme efficace. Mais les récidives sont encore trop nombreuses. Selon une étude française, administrer une chimiothérapie et une immunothérapie avant l’opération améliore nettement la survie des patients.

Troisième tumeur la plus fréquente, le cancer du poumon constitue la principale cause de décès par cancer. Parmi ces types de cancers, le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) représente jusqu’à 84% des diagnostics. Chez les patients concernés par cette tumeur – et en l’absence de métastase – la chirurgie est souvent synonyme de guérison. Toutefois, entre 30% et 55 % des personnes affectées développent par la suite une récidive. Pour faire baisser cette proportion, les chercheurs testent divers traitements dits adjuvants, c’est-à-dire qui « complètent un traitement principal afin de prévenir un risque de récidive locale ou de métastases », précise l’Institut national du Cancer.

Dans cette perspective, l’étude internationale de phase 3 baptisée CheckMate-816 a été lancée dès 2017. Menée par l’équipe du Pr Nicolas Girard, oncologue et pneumologue à la tête de l’Institut du thorax Curie Montsouris, elle a consisté à administrer, avant l’opération chirurgicale, un traitement associant immunothérapie et chimiothérapie chez 358 patients atteints de CPNPC non métastatique.

Moins de récidive, survie améliorée

Le résultat offre un grand espoir aux patients puisque chez « 24 % des participants ayant reçu cette nouvelle association thérapeutique, on n’observe aucune trace de cellules cancéreuses dans les tissus prélevés lors de l’intervention chirurgicale – contre seulement pour 2 % des patients ayant reçu une chimiothérapie seule », indiquent les auteurs. Par conséquent, une réduction de 37% du risque de récidive de la maladie est observée. Sans compter que « la survie des patients est ainsi améliorée, avec une réduction du risque de décès de 43% ».

Le suivi dans la durée a ensuite permis de constater que 83 % des patients traités par l’association d’immunothérapie et chimiothérapie avant la chirurgie étaient en vie deux ans après le traitement, contre 71 % pour la chimiothérapie seule.

A noter : en mars dernier, la Food and Drug Association (FDA) américaine a approuvé ce nouveau traitement de trois cycles d’immunothérapie plus chimiothérapie, avant la chirurgie.

  • Source : Institut mutualiste Montsouris – Institut Curie – Institut du thorax Curie-Montsouris, 11 avril 2022 - INCa

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Charlotte David et Laura Bourgault

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