Cancer du pancréas : le Nanoknife fait ses preuves
20 février 2018
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Le CHU de Poitiers teste actuellement l’efficacité du Nanoknife dans la prise en charge du cancer du pancréas. Un équipement ciblant les cellules cancéreuses sans impacter les artères, les veines et les nerfs contrairement à la radiofréquence et à la cryoablation.
Depuis 6 ans, le CHU de Poitiers dispose du Nanoknife. Il s’agit à ce jour du seul établissement bénéficiant de cet équipement utilisé dans la prise en charge du cancer du pancréas. Basé sur la technique de l’électroporation, ce dernier cible et détruit les tumeurs en « envoyant un courant de très fort voltage et de courte durée sur les cellules cancéreuses », décrivent les médecins du CHU de Poitiers. Ses avantages ? Il « respecte les structures nobles (artères, veines, nerfs…) ». Contrairement aux autres méthodes que sont la radiofréquence (ablation par le chaud) et la cryoablation (ablation par le froid), « il ne détruit pas les tissus environnants ».
Une étude de phase II est lancée
Pour évaluer son efficacité dans la prise en charge du cancer du pancréas, le CHU de Poitiers a lancé l’étude de phase II Irecap*. Incluant à ce jour 13 patients, ce protocole « permettra de préciser à quelles conditions cette nouvelle voie thérapeutique représente une alternative avantageuse à la chirurgie ou aux méthodes de thermoablation ».
Les critères d’éligibilité sont les suivants : les lésions doivent avoir atteint un stade avancé, non opérable et non métastatique. Et le patient ne doit pas souffrir de « troubles du rythme cardiaque, ni d’épilepsie. La grossesse, le port de neurostimulateur ou d’un matériel d’électrostimulation » constituent aussi des facteurs excluant.
©CHU Poitiers
Des aiguilles placées avec un scanner pendant 4 heures
Après 3 mois de chimiothérapie, les volontaires bénéficieront du Nanoknife. « Difficile à mettre en œuvre, cette technique consiste à placer des aiguilles (six au maximum) sous contrôle par scanner », décrit le Pr Jean-Pierre Tasu, chef de pôle radiologie et médecine nucléaire et biophysique au CHU de Poitiers. « Le placement se fait au millimètre. Les aiguilles entourent la cible tumorale, définissant la zone de traitement. L’anesthésie doit être très profonde, (…) afin qu’il n’y ait aucune contraction musculaire. La durée totale d’une électroporation, anesthésie inclue, peut atteindre quatre heures. »
Les résultats partiels sont positifs. « Nous allons peut-être avoir un gain en termes de survie sur une population sélectionnée, même si les résultats définitifs ne sont pas encore connus. »
A noter : la majorité des effets secondaires à ce jour rapportés sont des douleurs abdominales et dorsales, un risque de pancréatite biologique et des troubles du transit. Certains patients ont aussi enduré des complications telles qu’une pancréatite nécrosante ou une perforation d’organes digestifs.
*Electroporation irréversible dans le traitement de l’adénocarcinome du pancréas localement avancé
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Source : CHU de Poitiers, le 7 février 2018
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet