Changement climatique: conséquences en cascade sur la santé

31 octobre 2017

Le changement climatique est une réalité. La science démontre chaque jour un peu plus que l’augmentation de la température terrestre a un impact sur la vie sur terre. Et donc sur la santé humaine. L’initiative Lancet Countdown on Health and Climate Change vient de publier son premier rapport sur ce sujet. Son constat est très inquiétant et requiert une réaction politique urgente.

Le premier rapport de l’initiative Lancet Countdown on Health and Climate Change*  propose l’analyse la plus exhaustive à ce jour des impacts du changement climatique et des énergies fossiles sur la santé humaine. Des conséquences réelles et de plus en plus graves sur la santé des personnes âgées, sur l’exposition aux particules fines ou encore à la dénutrition.

Ce document révèle que les températures terrestres ont augmenté davantage que prévu. « Du fait de la localisation des populations, et notamment de la densité croissante en Inde, dans certaines parties de la Chine et en Afrique sub-saharienne, le réchauffement moyen auquel ont été confrontés les humains est de 0,9°C entre 2000 et 2016 », notent les auteurs. « Soit plus du double de la hausse de la température moyenne mondiale sur la même période (0,4°C). »

Chaleur et dénutrition

Les conséquences sont multiples sur la santé. « Le nombre de personnes de plus de 65 ans exposées à des vagues de chaleur dans le monde a connu deux pics en 2015 et 2016, où il était supérieur de 175 millions et 125 millions, respectivement, par rapport à la moyenne de 1986-2008 », poursuit le rapport.

La hausse des températures affecte également fortement « les travailleurs ruraux qui travaillent en extérieur ». La chaleur menace « la capacité de certaines populations pauvres à assurer leur subsistance ». Ainsi, « la dénutrition est une des principales menaces sanitaires liées au réchauffement, car pour chaque degré Celsius supplémentaire, la production de blé diminue de 6%, celle de riz de 10% au niveau mondial ».

Pollution de l’air et vecteurs de maladies

La hausse des températures empire également les effets de la pollution. Au niveau mondial, « 71% des 2 971 villes suivies par l’OMS sont au-dessus du seul conseillé pour la concentration moyenne annuelle de particules fines dans l’air ». En France, elle est de « 12 microgrammes par m3, avec un pic à 22 dans la ville de Pantin, alors que la limite conseillée par l’OMS est de 10 ».

Enfin, le réchauffement climatique favorise la prolifération des insectes, et donc des moustiques, vecteurs de maladies infectieuses graves. « Deux types de moustiques vecteurs de la dengue ont par exemple vu leur ‘capacité vectorielle’ augmenter de 3% et 6% respectivement depuis 1990. Mais pour la France la hausse est de 24% depuis 1990. »

Les organisations ainsi réunies insistent sur les dégâts déjà mentionnés dans le rapport Health and climate change: policy responses to protect public health publié fin 2015 : « le changement climatique menace d’effacer tous les gains enregistrés en matière de santé publique depuis 50 ans ». Rien de moins. Toutefois, « la réponse au changement climatique représente la plus grande opportunité d’améliorer la santé publique au 21e siècle », concluent-ils. En espérant que les pouvoirs politiques prendront la mesure de l’urgence.

A noter : désormais, le groupement publiera désormais chaque année un rapport complet afin de « suivre les progrès en matière de santé et de climat ».

*Réalisé en partenariat avec 24 institutions prestigieuses dont l’OMS, la Banque Mondiale, University College London, Tsinghua University et l’Organisation météorologique mondiale

  • Source : The Lancet, 31 octobre 2017

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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