Confinement : une hygiène de vie dégradée

04 décembre 2020

Moins de sport, plus d'écran. Voilà comment on pourrait résumer l'effet induit par le premier confinement, selon une enquête de l'Inserm consacrée à l'hygiène de vie des Français au printemps dernier.

Pendant le premier confinement, de nombreuses enquêtes ont été lancées, le plus souvent sous la forme de questionnaires en ligne. Certaines ont déjà livré leurs résultats : on sait par exemple que la santé mentale des étudiants et des personnes précaires s’est fortement dégradée au printemps. Plus prosaïquement, on a aussi une idée plus précise des raisons psychologiques qui ont poussé tant de personnes à dévaliser les rayons papier toilette.

Alors qu’un deuxième confinement est en cours, l’Inserm révèle les résultats d’une autre enquête menée courant avril et concernant cette fois l’hygiène de vie au sens large des Français. Un peu plus de 4 000 personnes, représentatives de la population, ont ainsi répondu à un questionnaire diffusé entre la troisième et la quatrième semaine de confinement. Sans surprise, ce dernier a induit des « changements de comportements négatifs » chez une large majorité des répondants, indique l’Inserm.

Une peur qui paralyse

Cinq critères ont été retenus : temps passé devant les écrans, grignotage, consommation de fruits et légumes, exercice physique et marche. D’autres questions, concernant cette fois la perception de la Covid-19, ont été également été posées. Bilan : plus de 8 personnes sur 10 ont déclaré au moins un changement négatif, intervenu entre le début du confinement et le questionnaire, et 4 sur 10 ont déclaré un changement positif.

Dans le détail, 60% marchaient moins qu’avant, 59% passaient plus de temps devant les écrans et 45% faisaient moins d’exercice en intérieur. Des comportements plutôt liés à la peur de l’épidémie et au sentiment de vulnérabilité : « Les personnes qui avaient ces sentiments osaient moins sortir car elles craignaient d’être infectées et de tomber malade. La peur est paralysante et peut entraîner un repli, des décisions défensives ou un isolement, ce qui s’est traduit ici par une moins bonne hygiène de vie », explique Aymery Constant, l’un des auteurs de l’étude.

Plus de tabac, moins d’alcool

Autres comportements étudiés : la consommation de tabac et d’alcool. 22% des personnes interrogées ont davantage fumé (et 17% ont réduit leur consommation) et 15% ont bu plus d’alcool (21% ont en revanche moins consommé d’alcool, ce qui confirme des résultats précédents). Parmi les changements positifs observés, il faut aussi noter la réduction du grignotage pour 18% des répondants ou l’augmentation de la consommation de fruits et légumes pour 13% d’entre eux. Une autre enquête a été lancée en juin-juillet pour suivre l’évolution de ces comportements, avec les mêmes questionnaires et les mêmes participants.

  • Source : JAMA, PLOS One, Inserm, Santé publique France, le 3 décembre 2020

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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