Contraception d’urgence, seulement au cas par cas
22 mai 2013
La contraception d’urgence doit être considérée comme une contraception « de rattrapage ». ©Phovoir
Alors que trois femmes sur quatre disposent d’une contraception, le nombre d’Interruptions volontaires de Grossesse (IVG) pratiquées en France est toujours beaucoup trop élevé. En 2010, plus de 225 000 ont été pratiquées… Pour autant, la Haute Autorité de Santé (HAS) s’oppose à la possibilité de prescrire, à l’avance, la contraception d’urgence à toutes les femmes. Explications.
Afin de réduire le nombre de grossesses non-désirées et d’IVG, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) avait évoqué en 2010, la piste de la prescription systématique de la contraception d’urgence. Pour s’assurer de l’efficacité d’une telle démarche, l’IGAS a saisi la HAS sur le sujet.
Certes, « les études montrent que la prescription à l’avance de la contraception d’urgence n’entraîne pas d’effets néfastes sur la prise d’une contraception régulière ». Pourtant, après analyse, la HAS a conclu qu’« il n’y a pas de preuve de l’efficacité d’une telle disposition sur le nombre de grossesses non prévues à l’échelle populationnelle ». Elle recommande plutôt « d’envisager cette prescription au cas par cas accompagnée d’une information personnalisée, comme par exemple aux femmes qui ont des difficultés d’accès géographiques à la contraception d’urgence ».
Elle ne remplace par une contraception quotidienne
De plus, la HAS « défend une meilleure information sur la contraception d’urgence, via les professionnels de santé, les associations et les programmes d’éducation à la sexualité en milieu scolaire ». Elle estime en effet que le manque de connaissance constitue un frein majeur à son utilisation.
La contraception d’urgence doit être considérée comme une contraception « de rattrapage ». « Elle n’est pas destinée à être utilisée de façon régulière en raison du risque d’échec plus grand qu’avec les autres contraceptifs », rappelle la HAS.
Existant sous forme de pilule, elle est utilisable dans les 3 à 5 jours qui suivent un rapport sexuel non ou mal protégé. Disponible en pharmacie sans ordonnance médicale, la contraception d’urgence est en outre délivrée de manière gratuite et anonyme aux mineures.
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet