Contraception : les Françaises s’éloignent de la pilule
13 mai 2014
Près d’une femme sur cinq déclare avoir changé de pilule entre 2010 et 2013. ©Phovoir
Depuis le 31 mars 2013, date du déremboursement des pilules de 3e et 4e générations, le comportement des Françaises en matière de contraception a changé. La controverse concernant le risque de thrombose veineuse profonde associé à ces contraceptifs oraux estro-progestatifs avait fait grand bruit et effrayé de nombreuses femmes, qui se sont tournées vers d’autres méthodes.
L’enquête Fécond menée conjointement par l’INED et l’INSERM en 2010 a été renouvelée quelques mois après la controverse concernant les pilules de 3e et 4e générations. Objectif, examiner les évolutions des femmes en la matière. Les résultats montrent qu’« aucune désaffection vis-à-vis de la contraception n’a pour autant été observée », soulignent les auteurs. « Seules 3% des Femmes en France n’utilisent aucune contraception. Soit la même proportion qu’en 2010. »
D’autres options
Le changement vient davantage des méthodes utilisées. « Près d’une femme sur cinq déclare en avoir changé depuis le débat médiatique de 2012-2013 sur les pilules », poursuivent-ils. « Le recours à la pilule a diminué, passant de 50% à 41% entre 2010 et 2013. » Autre constat, « la baisse observée depuis 2010 concerne de manière quasi exclusive les pilules incriminées dans le débat, qui représentent désormais 10% des moyens 4contraceptifs utilisés, contre 19% en 2010. »
Si la pilule reste aujourd’hui encore la méthode de contraception la plus utilisée en France, les pratiques contraceptives apparaissent désormais beaucoup plus diversifiées. C’est ainsi qu’une part non négligeable des femmes qui étaient sous pilule ont opté pour un stérilet.
Une image ternie
« Le débat sur les pilules de 3e et 4e générations semble avoir terni l’image sociale et symbolique de la pilule », constatent les auteurs. Ainsi, « 37% des femmes sont, en 2013, tout à fait d’accord avec l’idée selon laquelle ‘la pilule permet aux femmes d’avoir une sexualité plus épanouie’, alors qu’elles étaient 44% à le penser en 2010. »
Pour aller plus loin, consultez l’étude Fécond.
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Source : INED, INSERM, Ministère en charge de la Santé, 13 mai 2014
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : David Picot