Couple : faut-il rester pour les enfants ?
22 novembre 2023
Décider de se séparer de son conjoint n’est pas chose aisée. En particulier lorsque l’on a des enfants ensemble. Mais alors ? Faut-il rester pour éviter de leur faire du mal, de bousculer leur vie ? La réponse est très largement non.
« Si chaque cas est unique, on peut néanmoins dire que c’est plutôt une mauvaise idée de rester en couple pour le seul bien des enfants », estime Vincent Joly, psychologue pour enfants et adolescents à Paris. Pourquoi ? D’abord, vivre dans le mensonge n’est pas bénéfique pour eux. « Grandir dans un environnement factice ne leur fera pas de bien », précise-t-il. « C’est gênant pour leur développement. Ils risquent de ne pas savoir ce qui est vrai ou faux par la suite. » Une séparation sera alors plus sincère, et plus structurant pour les enfants, si les parents ne souhaitent plus vivre ensemble.
De plus et avant tout, rester pour ses enfants fait peser sur leurs épaules une forte culpabilité. « Se rendre compte, une fois adolescent ou adulte, que ses parents auraient pu être plus heureux mais ne l’ont pas été à cause d’eux peut être terrible », appuie Vincent Joly.
La séparation, une période douloureuse ?
Cela étant, un divorce ou une séparation n’en demeure pas moins un moment difficile. En particulier pour les enfants. Mais s’il y a des tensions, des disputes et a fortiori de la violence, « une séparation peut intervenir comme un soulagement pour eux », note le psychologue. Si l’ambiance est plutôt apaisée entre les parents, les enfants peuvent être surpris, voire choqués de la nouvelle. Mais « les enfants et les adolescents se remettent plutôt assez bien quand la séparation se déroule avec le moins de heurts possibles », explique Vincent Joly. C’est-à-dire lorsque les parents se comportent avec du bon sens : sans violence, sans dénigrement, sans excès.
Dans ce cas, les enfants doivent bien sûr traverser une période souvent difficile, de réadaptation à un nouveau quotidien. Mais après avoir repris leurs marques, ils constatent souvent que c’était un mal pour un bien.
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Source : Interview de Vincent Joly, psychologue à Paris
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet