Courir rend heureux, preuve par la leptine!
18 septembre 2015
La leptine, un rôle-clé dans la satiété et… l’envie de courir ! ©Phovoir
Les coureurs à pied connaissent bien cette sensation de bonheur qui les accompagne, baskets aux pieds. La sécrétion d’endorphines est souvent mise en avant par les scientifiques pour expliquer cette impression de plénitude. Mais des chercheurs canadiens montrent qu’une autre hormone serait aussi dans le coup : la leptine.
« Nous avons découvert que l’effet de récompense de l’activité physique est modulé par la leptine, une hormone clé du métabolisme », explique Stéphanie Fulton du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM). « La leptine peut inhiber l’activité physique à travers les neurones de la dopamine dans le cerveau ».
Sécrétée par le tissu adipeux, la leptine – du grec leptos qui signifie mince – était surtout connue pour son rôle dans le contrôle de la satiété. Lorsque son taux est normal, nous mangeons en quelque sorte juste ce qu’il faut pour maintenir notre poids. Mais lorsqu’il diminue, après un fort amaigrissement par exemple, notre cerveau envoie au corps un message l’informant du besoin de manger pour retrouver son poids.
Leptine et marathon !
Les chercheurs ont travaillé à partir de souris, dont certaines avaient subi une modification génétique destinée à supprimer une molécule activée par la leptine. Et appelée STAT 3. Résultat : « Les souris qui en étaient dépourvues ont couru beaucoup plus. À l’inverse, les souris normales ont moins bougé. Car la leptine active la STAT3 dans les neurones de la dopamine. Un signal qui indique que les réserves d’énergie dans le corps sont suffisantes et qu’il n’est pas nécessaire de s’activer pour partir en quête de nourriture ».
Et il semble que chez l’Homme, la leptine soit aussi importante pour commander l’envie de bouger. Les signaux hormonaux qui modulent l’alimentation et l’exercice seraient donc en fait étroitement liés. « Et un taux bas de leptine peut favoriser une plus grande de motivation à faire de l’exercice et l’atteinte plus facile de l’euphorie du coureur », conclut Stéphanie Fulton.
-
Source : Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) – Cell Metabolism, 1er septembre 2015
-
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet