Covid-19 : des cellules souches pour améliorer le pronostic ?
11 janvier 2021
On parle beaucoup des vaccins pour prévenir la Covid-19. Mais qu'en est-il des traitements, une fois que la maladie est déclarée ? Une équipe américaine avance que le traitement par cellules souches donne de très bons résultats sur les malades atteints de détresse respiratoire aiguë.
Pfizer BioNTech depuis fin décembre, et maintenant Moderna : en France comme en Europe et partout dans le monde, la conception et la mise sur le marché rapide des vaccins à ARN messager et les campagnes de vaccination qui s’organisent plus ou moins efficacement, suscitent beaucoup d’espoir. Celui de retrouver, enfin, une vie un peu plus normale un an après l’apparition du virus Sars-CoV-2, responsable de la Covid-19.
Mais qu’en est-il des traitements ? A ce stade, aucun n’a encore donné la preuve formelle de son efficacité, et ce malgré des dizaines d’essais cliniques. En dehors du repositionnement des médicaments (tester un médicament pour une autre maladie que celle pour laquelle il a été développé), l’utilisation de cellules souches mésenchymateuses est l’une des autres pistes étudiées. Et elle semble prometteuse.
Taux de survie : 91%
C’est en tout cas ce qu’avance une équipe de chercheurs de l’Université de Miami dans une étude publiée par la revue Stem Cells. Une petite étude (elle porte sur seulement 24 patients), mais un dispositif solide : il s’agissait d’un essai contrôlé randomisé en double aveugle. Les chercheurs ont testé l’efficacité des cellules souches mésenchymateuses sur ces patients atteints d’une forme sévère de la Covid-19, entraînant un syndrome de détresse respiratoire aiguë.
Pourquoi des cellules souches, et pourquoi particulièrement des cellules souches mésenchymateuses ? Contenues dans le cordon ombilical, on leur prête notamment des propriétés immunologiques et anti-inflammatoires intéressantes. Les malades du groupe « cellules souches » ont donc reçu deux perfusions intraveineuses (à leur entrée en soins intensifs et au troisième jour) de CSM-CO (cellules souches mésenchymateuses du cordon ombilical), chacune contenant 100 millions de cellules. Les autres malades ont reçu un placebo. Tous ont par ailleurs reçu les soins habituels en cas de détresse respiratoire aiguë.
Résultat : « Les cytokines inflammatoires ont diminué de manière significative chez les sujets traités par la CSM-CO au jour 6 », précisent les auteurs. Surtout, un mois plus tard, le taux de survie était de 91% pour les patients du groupe « cellules souches », contre 42% pour ceux du groupe placebo. L’administration de CSM-CO n’a pas provoqué d’effet indésirable important, et le temps de récupération a été significativement plus rapide chez les patients du groupe « cellules souches ». Des résultats très prometteurs donc, mais qui demandent à être confirmés sur un nombre plus important de patients.