Covid-19 : faut-il s’inquiéter du nouveau variant XEC ?

19 septembre 2024

Présenté par certains experts comme le prochain variant dominant du Covid-19, XEC sera-t-il à l’origine d’une nouvelle vague dans les prochains mois ?

XEC a été identifié pour la première fois en Allemagne en juin 2024. Selon Éric Topol, directeur du Scripps research translational institute en Californie (Etats-Unis), un centre de recherches biomédical, ce nouveau variant du Covid-19 est « un hybride des variants KS.1.1 et KP.3.3 », des anciens sous-variants de BA.2. 86, lui-même descendant d’Omicron.

XEC a gagné beaucoup de terrain depuis le début de l’été et pourrait bientôt devenir le nouveau sous-variant dominant à la place de KP.3.1.1, dernier variant hyper infectieux, actuellement dominant en Europe et aux Etats-Unis. Selon Mike Honey, data scientist spécialiste du Covid, XEC a augmenté en Allemagne, au Danemark, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en France et aux Etats-Unis. Selon le spécialiste, on le retrouve actuellement, dans 27 pays sur trois continents.

Contacté par Destination Santé, l’ECDC, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, souligne qu’à ce jour, un nombre très limité de détections de XEC a été signalé en Europe. Et aucune donnée ne permet, pour l’heure, d’évaluer directement l’évasion immunitaire, la transmissibilité, la gravité ou l’efficacité du vaccin contre les formes graves du Covid-19 par rapport à d’autres lignées descendantes de BA.2.86. Sur les données actuellement disponibles, notamment ses mutations, l’autorité sanitaire européenne estime que XEC devrait présenter des caractéristiques similaires à ses cousins actuellement en circulation ; ni plus, ni moins grave, et avec un niveau d’efficacité du vaccin équivalent.

L’ECDC estime qu’il est actuellement trop tôt pour savoir si XEC va continuer sa progression. Et, à ce stade, rien n’indique que XEC influence, à la hausse, la prévalence du Covid-19 dans les pays où il a été signalé.

Plusieurs mois avant la prochaine vague ?

De son côté, le Dr Eric Topol estimait auprès d’Euronews que « XEC ne fait que commencer dans le monde entier ». « Cela va prendre plusieurs semaines, quelques mois avant qu’il ne s’installe vraiment et ne commence à provoquer une vague », poursuit-il. « XEC prend définitivement les choses en main. (…) Mais il faudra des mois avant d’atteindre des niveaux élevés. »

Le fait que les vaccins aient été mis à jour pour les variants récents pourrait aider XEC, descendant de sous-variants plus anciens, à devenir dominant. Ainsi, selon le professeur François Balloux, directeur de l’Institut de génétique de l’University College London, interrogé par la BBC, XEC aurait « un léger avantage de transmission », par rapport aux autres variants. Mais les vaccins devraient toutefois rester efficaces.

Pour rappel, les différents variants et sous-variants du Sars-Cov-2 sont classés par groupe : VOC pour variant préoccupant, VOI pour variant à suivre et VUM pour “variant sous surveillance”. XEC ne figure à ce stade dans aucune de ces catégories. L’ECDC assure toutefois que la situation reste, quoi qu’il en soit, sous surveillance.

La vaccination reste la meilleure protection. « Même en l’absence de nouveaux variants, une diminution de la protection conférée par la vaccination ou par une infection antérieure ainsi qu’une circulation soutenue du virus pourrait entraîner une recrudescence des formes sévères, en particulier chez les personnes vulnérables. Les mesures de prévention des virus respiratoires restent donc d’actualité, en particulier la stratégie vaccinale au regard de l’évolution de la circulation des variants », souligne Santé publique France.

  • Source : ECDC, BBC, Euronews, Santé public France, comptes Twitter d’Eric Topol et Mike Honey

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Hélène Joubert

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