Covid-19 : l’OMS donne son feu vert au tocilizumab
07 juillet 2021
L'utilisation d’un anticorps monoclonal habituellement utilisé dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde semble améliorer la survie des patients atteints de Covid grave. Une arme de plus dans l'arsenal thérapeutique contre le coronavirus.
Après le dexamethasone*, voici le tocilizumab. Dans ses nouvelles recommandations datées du 6 juillet, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) fait du tocilizumab, anticorps monoclonal utilisé pour son action immunosuppressive dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, mais aussi de son cousin le sarilumab, une nouvelle arme dans la lutte contre les formes sévères de Covid-19.
Ce médicament a fait partie des premiers testés pour contrer l’hyper-inflammation à l’origine des formes graves de Covid-19, celles qui nécessitent une hospitalisation et peuvent conduire au décès. En octobre dernier, dans le JAMA Internal Medicine, les résultats de l’essai CORIMUNO-TOCI-1 conduit notamment par l’Inserm et l’AP-HP, indiquaient que le tocilizumab avait 95% de chances de diminuer le besoin de ventilation (à 28 jours). Des résultats confirmés par une étude réalisée à 90 jours, montrant que l’utilisation de l’anticorps monoclonal permettait une réduction de la mortalité. Celle-ci descendait à 11% pour le groupe tocilizumab contre 18% pour le groupe « soins habituels ».
27 essais cliniques
Une nouvelle étude publiée le 6 juillet dans le JAMA Internal Medicine est venue confirmer l’intérêt du tocilizumab et du sarilumab. Il s’agit d’une méta-analyse réalisée par des chercheurs de l’OMS, qui ont étudié les résultats de 27 essais cliniques incluant plus de 10 000 patients (âge médian : 61 ans), dont 2 565 sont décédés après 28 jours. Conclusion des chercheurs : la mortalité à 28 jours « était plus faible chez les patients ayant reçu des antagonistes de l’IL-6 (22% ndlr) que chez ceux ayant reçu les soins habituels ou un placebo (25% ndlr) ».
Ces « antagonistes de l’IL-6 », ce sont bien sûr le tocilizumab et le sarilumab, ainsi nommés car ils bloquent le récepteur de la protéine interleukine 6 qui joue un rôle dans l’hyper-inflammation déclenchée chez certains patients par le SARS-CoV-2. Lorsque ces médicaments sont associés à un corticostéroïde, la mortalité chute à 21%, indique encore la méta-analyse.
*un corticostéroïde
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Source : JAMA Internal Medicine, OMS, Inserm, consultés le 7 juillet 2021
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet