Dengue ou paludisme : quels outils pour le bon diagnostic ?
03 décembre 2013
Le paludisme tue chaque année plus de 600 000 personnes à travers le monde©P.Virot, OMS
La dengue et le paludisme frappent les mêmes régions géographiques et présentent des signes cliniques semblables. Pour bien distinguer ces deux maladies infectieuses, des chercheurs de l’INSERM viennent d’identifier deux marqueurs biologiques simples à mesurer.
« La dengue et le paludisme sont les deux grandes vedettes de l’infectiologie tropicale », explique Bernard Carme du Centre d’investigation clinique Antilles Guyane. Les patients présentent globalement les mêmes profils cliniques et biologiques, avec des douleurs et de fortes fièvres. De plus, ces maladies sont toutes deux associées à une morbidité élevée et des cas de décès. »
Alors que la dengue est davantage présente dans les villes, le paludisme est plutôt localisé dans les zones rurales. Néanmoins, les deux maladies peuvent se retrouver dans des aires géographiques communes et les cas de co-infections ne sont pas exceptionnels, notamment en Afrique. Or il est important de pouvoir distinguer les deux affections car leur prise en charge diffère.
Bernard Carme et son équipe ont analysé de nombreux paramètres cliniques et biologiques chez des patients atteints de paludisme, de dengue ou co-infectés, à la recherche de marqueurs biologiques spécifiques. Deux paramètres d’usage très courant, le taux de plaquettes sanguines et celui de la protéine C réactive (CRP), permettent de poser le bon diagnostic. « Si le taux de CRP est inférieur à 5 mg/L, la probabilité d’être face à un cas de paludisme est de l’ordre de 1 sur 400, alors qu’il peut s’agir d’une dengue dans 30% à 40% des cas », indique Bernard Carme.
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche