Les dents… miroir de notre santé
18 mars 2016
Le bilan bucco-dentaire, c’est une fois par an ! Anna Jurkovska /shutterstock.com
Depuis les années 70, la sensibilisation aux soins dentaires a fait du chemin. Mais aujourd’hui, 40% des Français ne se rendent jamais chez le dentiste. Pourtant, la visite annuelle et une bonne hygiène bucco-dentaire au quotidien sont capitales. « Pas de bonne santé… sans santé dentaire », voilà donc le slogan choisi par l’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire (UFSBD) à l’occasion de la Journée mondiale dédiée du 20 mars.
En 50 ans de prévention, la santé bucco-dentaire des Français s’est améliorée. Depuis 1987, le nombre de caries infantiles a été divisé par 3 : aujourd’hui la moitié des enfants de 12 ans sont épargnés par cette maladie des tissus. Et au total, 81% des patients « ont une très bonne opinion de la qualité des soins prodigués par les chirurgiens-dentistes ». Voilà pour les bonnes nouvelles.
Mais le tableau n’est pas tout rose
Peu scrupuleux sur leur santé bucco-dentaire, les Français oublient de consulter un dentiste pour vérifier leur hygiène dentaire. Nous sommes seulement 60% à honorer la visite annuelle. Pourtant « la santé bucco-dentaire est une condition de la santé globale ». Certaines maladies chroniques comme le cancer et le diabète « favorisent l’apparition, la progression ou la gravité de maladies bucco-dentaires », rappelle l’UFSBD. « Inversement, certaines maladies bucco-dentaires peuvent faire le lit de pathologies cardiovasculaires ou augmenter le risque d’accouchements précoces ».
Des maux laissés pour compte
La tendance aujourd’hui ? Minimiser les risques, se dire que tout va bien, attendre que la douleur s’installe et s’intensifie pour enfin se décider à consulter. Ainsi 58% d’entre nous ont vu un dentiste dans l’année pour un motif relevant de l’urgence. Autre point, près de la moitié des Français estime qu’une minute maximum suffit pour un brossage des dents efficace. Or 3 minutes avec une brosse manuelle (2 avec une brosse électrique) sont nécessaires pour une hygiène optimale.
Autres données mises en avant par l’UFSBD : l’impact du désengagement de l’Assurance-maladie dans le financement de la prévention en milieu scolaire. Depuis cette mesure décidée en 2015, seuls 25 000 enfants ont été sensibilisés aux soins dentaires. Contre 300 000 par an aupravant. Enfin, les inégalités d’accès aux soins constituent aussi un fléau majeur : « à 5 ans, 4% des enfants de cadres ont au moins une carie non soignée, contre 23% pour les enfants d’ouvriers ». Le manque de prise en charge atteint également les personnes âgées en perte d’autonomie. Au total, « 75% des résidents en EHPAD présentent un état de santé bucco-dentaire délabré ».
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Source : Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire, mars 2016
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet