Dépakine : l’usine accusée d’émettre un cancérogène en masse
09 juillet 2018
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La Dépakine est à nouveau au cœur de l’actualité. Cette fois c’est l’usine Sanofi qui fabrique le médicament antiépileptique qui est pointée du doigt. L’association France Nature environnement a annoncé qu’elle allait déposer plainte pour rejets toxiques au-delà des normes.
L’association France Nature environnement va porter plainte contre l’usine Sanofi de Mourenx produisant la Dépakine. En cause, « des rejets de matières dangereuses à des taux astronomiques, bien loin des seuils autorisés ».
En effet, « Sanofi a l’autorisation de rejeter 5 composés organiques volatils (bromopropane, toluène, isopropanol, valéonitrile et propène) dans l’air dans la limite globale de 110 mg/m3 », précise l’association. « Or il en émet en réalité 770 000 mg/m3… soit 7 000 fois plus que la norme autorisée. »
Impact sanitaire pour les riverains
Le bromopropane attire particulièrement l’attention en raison de son impact sur la santé. Ainsi, « au-delà des irritations des voies respiratoires, de la peau, et des yeux, il a aussi un potentiel cancérigène, mutagène et reprotoxique », note l’association. « Sa valeur limite d’émission est fixée à 2mg/m3, mais en octobre dernier ce sont 180 000 mg/m3 qui ont été envoyés dans l’air », révèle-t-elle. « La situation a empiré en mars, avec un rejet de 380 000 mg/m3. »
« Sanofi a informé la préfecture 6 mois après avoir constaté ces dépassements, alors qu’il aurait dû le faire immédiatement », dénonce France Nature environnement. « La fermeture temporaire de l’usine est nécessaire, le temps que des solutions efficaces soient trouvées », réclame-t-elle. « Nous ne savons pas depuis quand de telles quantités de substances toxiques sont rejetées dans l’air. Il est temps de mettre en place des mesures d’émission et des mesures environnementales régulières. Enfin, une étude sanitaire indépendante s’impose avec des valeurs qui prennent en compte tous les effets toxiques, cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques », conclut-elle.
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Source : France Nature Environnement, 9 juillet 2018
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche