Dépister le VIH/SIDA et la syphilis avec un smartphone
05 février 2015
Le smartphone fournit toute l’énergie électrique nécessaire au prélèvement et à l’analyse. ©Samiksha Nayak, Columbia Engineering
La médecine connectée avance à grand pas ! Des ingénieurs américains viennent de confirmer l’efficacité d’un dispositif capable de détecter en 15 minutes les marqueurs des virus du SIDA et de la syphilis. Petit, léger et facile d’utilisation, ce dernier permet l’analyse de votre échantillon sanguin grâce à votre smartphone.
La santé à portée de main ? Pour que cet espoir devienne réalité, les chercheurs se penchent aujourd’hui sur la conception de dispositifs plaçant le patient au cœur de la prévention et des soins. Dernière innovation ? Des ingénieurs américains de l’Université de Columbia (New York) viennent de mettre au point « un accessoire qui, branché sur un smartphone ou un ordinateur permet de détecter dans le sang la présence de deux infections sexuellement transmissibles (IST), le VIH/SIDA et la syphilis ».
Un laboratoire miniature ?
La goutte de sang est analysée par une application smartphone qui détecte les marqueurs des deux virus. Aucun déplacement en laboratoire n’est nécessaire. Les délais d’attente sont supprimés, l’appréhension des 24 heures avant d’ouvrir vos résultats d’analyse… aussi. C’est « le premier appareil à reproduire toutes les fonctions mécaniques, optiques et électroniques d’un système d’analyse de laboratoire », décrivent les ingénieurs dans la revue américaine Science Translational Medicine.
Ce petit objet mesure 5 centimètres. Il a récemment été testé par des personnels de santé au Rwanda. Pour évaluer son efficacité, les chercheurs ont regroupé 96 femmes dans le cadre d’un programme de prévention de la transmission du VIH/SIDA. Résultat, une sensibilité allant de 92% à 100%. Une précision très proche de celle obtenue avec des analyses de laboratoire.
Ce dispositif coûte 34 dollars (soit un peu moins de 30 euros), contre 18 450 dollars (environ 16 00 euros) pour l’équivalent développé en laboratoire. Il présente aussi l’avantage d’être peu gourmand en énergie. Cet atout peut « faciliter l’accès au dépistage dans les pays où la distribution électrique est aléatoire », note Samuel Sia, professeur d’ingénierie biomédicale à l’université Columbia.
A ce jour, ce dispositif n’est pas encore commercialisé. Dans la lutte contre la propagation des IST, c’est d’ailleurs le défi que les chercheurs veulent relever. « Faciliter l’accès au diagnostic précoce aide à réduire le risques de propagation des IST entre une femme enceinte séropositive et son enfant ». L’équipe américaine entend donc « explorer le potentiel de cette nouvelle technologie pour qu’elle puisse bénéficier aux patients, et que son usage à domicile puisse être généralisé ».
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Source : Science Translational Medicine, le 5 février 2015
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Dominique Salomon