Des substances chimiques dangereuses dans les fournitures scolaires
07 juillet 2022
Les fournitures scolaires contiennent des substances chimiques dangereuses. C’est pourquoi l’Anses réclame que soit appliquée à ces produits la même réglementation que celle sur les jouets.
Tout au long de l’année scolaire, les enfants et les adolescents utilisent cahiers, stylos et autres correcteurs. S’ils semblent bien inoffensifs, il s’avère que leur usage pourrait s’avérer dangereux pour la santé. En effet, plusieurs études conduites par l’Ademe, le Danish EPA, 60 Millions de Consommateurs ou encore l’UFC Que Choisir ont mis en évidence la présence ou l’émission de substances chimiques dans ces fournitures.
La présence de phtalates, de composés organiques volatiles (COV) dont le formaldéhyde, le chloroforme, le toluène ou encore de métaux lourds ou de bisphénol A expose les enfants à des problèmes de santé. D’autant que les enfants ont tendance à mettre notamment les stylos à la bouche.
Cancérogènes, mutagènes, perturbateurs endocriniens
Parmi les substances relevées dans les fournitures scolaires, les travaux ont rapporté la présence de bisphénol A. Interagissant avec le fonctionnement hormonal, il expose à des « risques accrus de maladies et de troubles comme le cancer du sein, le diabète, des perturbations de la fonction thyroïdienne, l’obésité, la baisse de la fertilité et de la sécrétion de testostérone ou encore des maladies coronariennes », rappelle France Assos Santé
De son côté, « l’ingestion ou l’inhalation (vapeurs ou poussières fines) de plomb est toxique », rappelle le ministère de la Santé. « Elle provoque des troubles réversibles (anémie, troubles digestifs) ou irréversibles (atteinte du système nerveux, encéphalopathie et neuropathie). »
Le formaldéhyde, autre substance analysée, expose de son côté à des irritations oculaires et des voies respiratoires. Il est aussi classé comme cancérogène avéré par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la Santé et pourrait être associé à des troubles cognitifs. Quant aux perfluorés, ils augmentent le risque de cancer du testicule et du rein, de dysfonctionnement hépatique, d’hypothyroïdie ou encore de retard de la puberté.
Réglementer comme les jouets
Pour le moment, « ni en France ni en Europe, les fournitures scolaires ne relèvent d’une réglementation spécifique permettant d’encadrer leur composition, leur fabrication ou leur utilisation pour s’assurer de leur innocuité », se désole l’Agence nationale de Sécurité sanitaire (Anses). Laquelle appelle à « appliquer à l’ensemble des fournitures scolaires la réglementation européenne relative à la sécurité des jouets (n°2009/48/CE) ». Ce qui signifierait que l’utilisation de substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction serait interdite pour leur fabrication.
« En attendant (…) je conseillerais aux consommateurs de privilégier les fournitures ne contenant ni substances parfumantes, ni paillettes ou autre artifice pouvant induire des comportements détournés par les enfants, tels que le « machouillage », voire l’ingestion », suggère Céline Dubois, coordinatrice de cette expertise à l’Anses.