Diabète de type 2 : la modification du mode de vie devient le traitement de 1ère intention
07 juin 2024
Attendues depuis 2013, la Haute autorité de santé a publié cette semaine ses nouvelles recommandations dans le traitement du diabète de type 2. Les thérapeutiques non-médicamenteuses – alimentation, activité physique – constituent désormais la première étape de la prise en charge.
La Haute autorité de Santé (HAS) parle d’« un changement de paradigme majeur ». La modification des habitudes de vie – activité physique, alimentation… – devient le traitement de première intention dans le diabète de type 2.
La HAS a publié jeudi 6 juin ses nouvelles recommandations, attendues depuis plus d’une décennie. En 2022 en France, 3,8 millions de personnes étaient traitées pour un diabète, dont 90 % pour un diabète de type 2. En 2013, la HAS ne tenait compte que de l’approche médicamenteuse du contrôle glycémique. Cette fois, c’est une première, les thérapies non-médicamenteuses sont positionnées en première intention. « Des évolutions importantes dans la prise en charge ont fait la preuve de leur efficacité ces dernières années : thérapeutiques non médicamenteuses (comme l’activité physique, la prise en charge nutritionnelle ou encore la lutte contre la sédentarité) et nouvelles molécules », justifie l’autorité sanitaire.
Une activité physique et une alimentation adaptées au patient
Ainsi, la modification des habitudes de vie devient la toute première étape de la prise en charge du patient. « Les modifications du mode de vie (activité physique, nutrition, lutte contre la sédentarité) sont un préalable à l’éventuelle mise en place d’un traitement médicamenteux de l’hyperglycémie et doivent être maintenues dans le temps », note la HAS.
Elle recommande la mise en place d’un programme nutritionnel afin d’améliorer l’équilibre glycémique et la prescription d’une activité physique adaptée au patient et à ses capacités – une prescription individualisée qui est un facteur de motivation pour le patient. « L’activité physique (AP) présente, quant à elle, de nombreux bénéfices thérapeutiques comme l’amélioration de la sensibilité à l’insuline, la réduction du risque de progression du diabète ou encore de complications cardiovasculaires », rappelle la HAS.
La nécessité d’une éducation thérapeutique
Ces modifications du mode de vie doivent s’inscrire dans une éducation thérapeutique du patient. Comment ? « Des séances personnalisées, réalisées avec des professionnels, peuvent être proposées aux personnes afin de les aider à gagner progressivement en autonomie dans la gestion de leur diabète. Pour que cette ‘alliance thérapeutique’ fonctionne, l’équipe professionnelle doit veiller à prendre en compte le mode de vie du patient, sa situation socio-économique, etc. ».
Une thérapie médicamenteuse, adapté au patient (facteurs de risque, besoins, comorbidités) sera prescrite en complément si les changements du mode de vie ne suffisent pas. La HAS rappelle en outre que le diabète de type 2 étant une maladie évolutive, il est important d’interroger régulièrement le patient afin d’ajuster les différentes thérapeutiques à sa situation et à ses besoins.
Les complications graves du diabète de type 2
Le diabète de type 2 est d’abord d’évolution silencieuse. Les cellules, en particulier du foie, des muscles et du tissu adipeux deviennent de moins en moins sensibles à l’insuline, hormone du pancréas indispensable à la pénétration du glucose dans les cellules. Le pancréas finit par s’épuiser, ne produit plus suffisamment d’insuline. Le glucose s’accumule alors dans le sang.
Les complications d’un excès de sucre dans le sang peuvent être très graves à long terme. Le diabète de type 2 accélère l’athérosclérose, à l’origine de maladies et accidents cardiovasculaires (infarctus du myocarde, AVC). La maladie entraîne aussi des rétinopathies à l’origine d’une déficience visuelle voire d’une cécité, des neuropathies périphériques, une insuffisance rénale, des maladies hépatiques, etc.